Page 156 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 156
154 25. Plutôt le Crédit Social que le marxisme
treprise libre et de propriété privée qui marquent le capitalisme;
c’est simplement à cause d’obstacles d’argent. D’argent qui n’a été
inventé que pour servir à mobiliser les moyens de production et
pour permettre aux individus de se procurer ce qui leur convient le
mieux pour répondre à leurs besoins.
L’argent n’est pas le système capitaliste
L’argent n’est pas le système capitaliste. Il n’est là que pour le
servir et non pas pour l’empêcher de bien produire et de bien livrer
les produits où il faut. C’est ce système d’argent (qui de lui-même
ne produit rien) qu’on respecte comme s’il était d’institution divine.
Et on s’en prend à la structure capitaliste du système producteur
et distributeur qui ne demande pas mieux que de servir et de bien
servir les besoins.
Agents de production et agents de distribution ne sont-il pas à
l’affût constant et empressé de commandes à servir? Si on s’habi-
tuait à penser et à raisonner en termes de réalité, en termes de
choses, en termes de produits et de besoins, au lieu de penser,
raisonner et conclure en termes d’argent; on verrait avec éclat les
possibilités réelles de conditions économiques satisfaisantes pour
tous. Et on verrait avec indignation les obstacles purement arti-
ficiels dressés par un mécanisme financier qui ne produit rien et
domine tout alors qu’il n’a d’autre raison d’être que de servir le
système qui produit et qui distribue.
Un cultivateur possède un champ. Un champ c’est un capital
réel. Capital réel aussi, les outils du cultivateur. Capital réel, encore,
la compétence du cultivateur. Il laboure son champ, il y sème du
blé. Il y plante des pommes de terre. La maturation venue, il récolte
une abondance de blé ou une abondance de pommes de terre. Un
cultivateur est un capitaliste, non pas un financier. C’est un capital
réel qu’il exploite et ce sont des revenus réels, blé ou pommes de
terre qu’il tire de son capital réel.
Le système financier, lui, est une toute autre affaire. C’est un
simple système de permissions, de permis du côté producteur
pour mobiliser, pour mettre en œuvre des moyens réels de produc-
tion, permis du côté du consommateur, pour obtenir les produits
finis et offerts. Ce n’est pas l’argent qui donne de la valeur aux pro-
duits, aux réalités. Ce sont les produits et la capacité de produire
qui donnent de la valeur à l’argent.