Page 152 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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150    24. Machines au travail — Dividendes aux hommes

        produite’. La maison ne peut pas disparaître plus d’une fois.  Avec
        le Crédit Social, elle ne serait donc jamais payée plus d’une fois.
        C’est le Crédit Social qu’il vous faut, messieurs les ouvriers, à vous
        comme à tout le monde d’ailleurs. Il en est ainsi pour ce qui concer-
        ne le problème du chômage. Là aussi, c’est perdre son temps que
        de chercher une solution au chômage dans le système financier
        actuel.
           Devant ce problème, que font les chefs ouvriers? Ils demandent
        aux gouvernements, à Ottawa dans les circonstances, de faire exé-
        cuter des travaux publics pour donner de l’ouvrage aux chômeurs.
            De quoi manque-t-on? De produits ou d’argent? Lorsque la pro-
        duction chôme, ce n’est certainement pas parce que les produits
        manquent, mais parce qu’ils s’accumulent faute de pouvoir d’achat
        chez ceux qui en ont besoin. Pourquoi donc demander d’autre pro-
        duction au lieu de demander de l’argent pour acheter les produits
        qui sont bel et bien là, en abondance?
                         Demander des dividendes
                  Pour acheter les produits abondants
           Demander du travail pour acheter le fruit du travail déjà fourni,
        c’est s’obliger à gagner son pain deux fois pour pouvoir le manger
        une fois.
           Demander des travaux publics sous le système financier actuel,
        c’est aussi demander une hausse du coût de la vie. Il faut payer
        la production publique comme la production privée. Le gouverne-
        ment nous fait payer les travaux publics en taxes. Les ouvriers qui
        demandent des travaux publics veulent-ils plus de taxes, taxes qui
        pèsent déjà lourdement sur leur budget familial? Si certaines taxes
        ne sont pas payées par eux-mêmes personnellement,  elles leur
        retombent quand même sur le dos dans les prix.
           La solution serait dans la distribution de plus de pouvoir d’achat
        mais sans charger ni l’industrie ni les contribuables. Si l’on fait l’indus-
        trie payer davantage, elle hausse ses prix.  Si l’on fait les contribua-
        bles payer davantage, on diminue leur pouvoir d’achat par ces taxes.

           Là encore, le Crédit Social présente la formule appropriée au
        progrès, au progrès qui  remplit les  magasins avec la  produc-
        tion des machines.  La formule: continuer à payer des salaires à
        ceux qui sont employés par la production, mais verser en plus
        un dividende à tout le monde, employés ou non, pour payer les
        produits de la machine, les fruits du progrès.
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