Page 149 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 149

23. Le Crédit Social, la meilleure promotion ouvrière   147

        compétences à leur service pour la poursuite d’autres dollars. Mais
        sous un système créditiste, cela devient facile.

                            Banni des syndicats
           Comment donc se fait-il que l’on trouve encore des personnes
        et des groupes qui repoussent le Crédit Social, préférant essayer
        tirer quelque chose du système actuel en pilant sur les pieds des
        autres?
            Vus individuellement, les ouvriers, en grand nombre, nous di-
        rions même en majorité, ne souhaitent pas mieux que voir appli-
        quer les propositions financières préconisées par Douglas. Mais,
        dans leurs assemblées syndicales, le sujet reste banni, à moins que
        ce soit pour le dénigrer. C’est que les chefs sont, consciemment ou
        sottement des socialistes.

           Or l’application du Crédit Social couperait définitivement toute
        voie d’accès au socialisme. Puis à quoi pourrait encore servir leurs
        syndicats? Que deviendraient leurs chefs avec leurs grosses rému-
        nérations, dans un monde où tous les citoyens jouiraient du sta-
        tut de capitalistes où les dividendes à tous prendraient de plus en
        plus le pas sur les salaires dans la constitution du pouvoir d’achat ?
        Dans un monde où le salariat lui-même serait en passe de devenir,
        comme l’esclavage de jadis, un simple sujet d’histoire.
           Il est temps que les syndiqués se rendent compte qu’ils sont
        trahis au lieu d’être servis par des chefs socialistes et qu’ils mettent
        ces dirigeants en demeure de changer leur orientation.



              Dans «Quadragesimo Anno» du Pape Pie XI, il
           est écrit:
              «Il importe d’attribuer à chacun ce qui lui revient
           et de ramener aux exigences du bien commun ou
           aux normes de la justice sociale la distribution des
           ressources de ce monde, dont le flagrant contraste
           entre une poignée de riches et une multitude d’in-
           digents atteste de nos jours aux yeux de l’homme
           de coeur, les graves dérèglements.»
   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154