Page 120 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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118     18. Demander le Crédit Social à Marie

           Mais que  font  les  gouvernements  pour  établir  une  législation
        assurant la réalisation pratique de ce droit? Ils ont des règlements
        financiers qui mettent des entraves au lieu de faciliter, des condi-
        tions d’emploi, alors que le progrès augmente le flot de production
        en diminuant la nécessité de l’emploi; devoir être embauché, alors
        que 8 millions de Canadiens ‘employables’ suffisent pour fournir la
        production nécessaire aux besoins des 20 millions que compte la
        population.
           Le  Crédit  Social  garantirait  un premier  niveau  de  vie,  sans
        condition, aux 20 millions, tout en reconnaissant le droit à une
        rémunération, en plus de cette première tranche, aux 8 millions
        que la production emploie encore.
           Pour cela, l’économie créditiste ferait de l’argent un système de
        service, au lieu d’un système de conduite et de conditionnement de
        la vie des hommes.
                         But de la vie économique

           La grande hérésie économique moderne, c’est de faire de l’ar-
        gent une fin, au lieu d’un pur moyen. Une fin de toutes les entrepri-
        ses. Si une manufacture de chaussures, par exemple, ne rapporte
        pas d’argent à l’entrepreneur, elle ferme ses portes, même si des
        gens ont encore besoin de chaussures. Sa fin première n’est pas de
        chausser les hommes, mais de faire de l’argent.

           Dans son radio-message, Pie XII définissait l’économie nationa-
        le. C’est, disait-il, «l’activité d’hommes qui travaillent unis dans la
        communauté nationale».
           Et quelle doit être la fin, le but, de tout cet ensemble d’activi-
        tés économiques, d’entreprises privées, ou de compagnies, ou de
        coopératives, ou de gouvernements,  qui constituent l’économie
        nationale? Est-ce de faire de l’argent? Non, le Pape ne lui reconnaît
        qu’une fin légitime:
           «L’économie nationale ne tend pas à autre chose qu’à assurer
        sans interruption les conditions matérielles dans lesquelles pour-
        ra se développer pleinement la vie individuelle des citoyens.»

           Voilà bien le fondement d’une économie vraiment humaine, à
        plus forte raison chrétienne: «Assurer», non pas soumettre à des
        conditions que tous ne peuvent pas réaliser.
           Assurer «sans interruption». Non pas seulement quand vous
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