Page 124 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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19. «Taxomanie» – Vol - Paralysie – Libération

            «Taxomonie» et «gouvernementomanie»

           Que font les électeurs qui vont aux bureaux de ‘votation’, le jour
        d’une élection générale, fédérale ou provinciale? Ils décident quels
        hommes ou quel groupe d’hommes seront au pouvoir pendant un
        certain terme, généralement quatre ans, dans notre pays.
           On pourrait aussi bien dire: Ils décident qui va les taxer d’ici la
        prochaine élection. Car c’est cela. Quel que soit le parti au pou-
        voir, son souci le plus constant est de trouver de l’argent. Or, sous
        le présent système financier, il trouve de l’argent en taxant ou en
        empruntant. Et quand il emprunte, cela veut dire une nouvelle base
        pour futures hausses de taxes.
           Dans la province de Québec, il y a cinq ans, le gouvernement
        avait besoin de 500 millions par an. Aujourd’hui, il lui en faut trois
        fois 500 millions. La politique du gouvernement Lesage, appelée
        par lui «politique de grandeur», est surtout une politique coûteuse.
        Bien des gens se demandent où est la grandeur mais tous sentent
        bien  l’existence de la pompe.
                   La manie de vouloir tout gouverner
           La taxomanie, la manie de taxer, est greffée sur la manie de vou-
        loir tout gouverner: prolifération de ministères, de fonctionnaires,
        de commissions, pour mettre le nez du gouvernement partout. Et
        partout où il met son nez, il plante aussi sa main dans les poches
        tant qu’il y reste quelque chose à gratter.
           Oh ! Toujours sous prétexte d’aider:
           «Vous n’êtes pas capables de payer, dit-il, je vais le faire à vo-
        tre place, au moins en grande partie. Je vais payer votre séjour
        à l’hôpital. Je vais aider votre Commission scolaire à payer vos
        écoles et vos professeurs. Je vais aider vos grands garçons et vos
        grandes filles à faire un cours d’université pour qu’ils apprennent
        à se moquer de tout, de votre autorité parentale y comprise, et à
        exploiter plus tard ceux qui n’auront pas eu comme eux le privi-
        lège de s’instruire. Et puisque je paye à votre place, il me faut de
        l’argent. Et pour avoir de l’argent, eh bien je taxe. Préparez vos
        dollars!»
           C’est vrai que les individus et les familles ne peuvent plus payer
        eux-mêmes les services dont ils ont besoin, qu’il s’agisse d’hôpi-
        taux, d’écoles, d’aqueducs et autres. Mais plus le gouvernement
        le fait à leur place, plus il taxe. Et plus il taxe, moins les gens sont
        capables de voir eux-mêmes aux frais de ces services. Et moins ils
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