Page 125 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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19. Taxomanie — Vol — Paralysie — Libération            123

        en sont capables, plus le gouvernement revient; et plus il revient,







        plus il ‘retaxe’.
           L’intervention  engendre la taxation  et la taxation  engendre
        l’intervention.
           ─ Oh! diront certains, c’est à cause de l’inégalité des fortunes.
        Le gouvernement paie pour tous mais il taxe les plus gros, plus que
        les plus petits. Donc les petits y gagnent.
           ─ C’est là oublier que si les gros sont plus taxés, ce sont eux qui
        font les prix. Et les petits paient sous forme de prix, ce que les gros
        paient sous forme de taxes.
           Quelle que soit la complexité du jeu, le résultat est indéniable:
        le gouvernement se mêle de plus en plus de choses qui ne sont
        pas, ou ne devraient pas normalement être de son ressort; et le
        gouvernement coûte de plus en plus cher. Les résultats ne sont
        guère reluisants. Pour ne parler que des écoles dans la province
        de Québec, jamais on n’y a vu tant de chaos comme depuis que
        Gérin-Lajoie veut tout prendre en main: hausse de taxes, contribua-
        bles révoltés, enfants éloignés de leurs familles, parents mécon-
        tents, grèves d’instituteurs, dégradation de l’autorité dans l’esprit
        des écoliers témoins de pareils gestes, enfants tués sous les roues
        d’autobus scolaires, etc. Voilà le bilan Gérin-Lajoie.
                          Le cauchemar financier

           D’ailleurs, gouvernements comme individus souffrent de la
        même situation. Les administrations locales aussi: municipalités,
        commissions scolaires et, dans bien des cas, fabriques paroissia-
        les. Toutes sont aux prises avec le cauchemar financier.
           Cette  incapacité générale de payer  est un fait.  D’autre part,
        personne ne se plaint de l’incapacité physique de produire. Dès
        que l’argent est là, les écoles poussent, les routes s’élargissent et
        s’allongent, les services publics deviennent efficaces alors que les
        magasins continuent d’être bien garnis.
           Quand  tout  grince,  c’est  donc  uniquement  à  une  insuffisance
        de moyens de paiement, et nullement à une insuffisance de main
        d’œuvre ou de technique pour produire marchandises et services,
        qu’il faut l’attribuer.
           Pourquoi donc, le gouvernement qui est certainement l’autori-
        té souveraine, permet-il l’existence d’une anémie purement finan-
        cière? Les moyens de paiement commencent bien quelque part.
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