Page 64 - Sous le Signe de l'Abondance
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64   Chapitre 14

        peut-être encore en bas âge, pourra recevoir le même salaire que
        son compagnon de travail célibataire; mais, lorsque le célibataire
        touchera son seul dividende en plus de son salaire, il entrera huit
        dividendes dans la famille qui a huit bouches à nourrir. Voilà des al-
        locations familiales qui ne coûtent rien à personne, qui, au contrai-
        re, aident tout le monde, puisqu’elles permettent à la production de
        marcher à plein rendement.
                       Le dividende et l’agriculteur
            Le dividende (ajouté à l’escompte compensé) permet l’écoule-
        ment des produits de la ferme à des prix qui laissent au cultivateur
        un profit suffisant pour le payer de ses labeurs. Sa famille, souvent
        nombreuse, bénéficie en plus des dividendes touchés par chacun
        de ses membres. De même qu’il peut vendre les produits de sa
        ferme, il peut aussi acheter ceux de l’industrie.
            Il peut enfin songer à se procurer des machines agricoles qui lui
        manquent, des engrais, de nouvelles têtes de bétail, etc.
            Si cet agriculteur est colon, on devine de quelle utilité lui de-
        vient le dividende. Ceux qui augmentent, par une vie si laborieuse,
        le domaine productif de la société, ont certainement bien droit aux
        surplus du système producteur.
                         Le dividende et l’ouvrier
            Quels seront les effets du dividende national sur l’ouvrier? Il
        sauvegardera la dignité de l’ouvrier. Celui-ci ne se verra plus acculé
        à louer ses services pour un salaire de famine; si la faim fait sor-
        tir le loup du bois, elle asservit aussi l’ouvrier dans le besoin aux
        conditions  dictées  par  l’exploiteur.  En  assurant  l’écoulement  des
        produits, le dividende permet d’ailleurs au patron de mieux rétri-
        buer ses employés.
            Pour la même raison aussi, le dividende favorise la permanen-
        ce de l’emploi. Il ne faut pas, en effet, se faire illusion là-dessus; si
        la machine remplace l’homme dans une multitude de procédés, il
        reste assez à faire en amélioration et en développements, tant pu-
        blics que privés, au Canada au moins, pour utiliser les énergies de
        nos hommes employables.
            La sécurité contre le besoin absolu apportée par le dividende
        permet à chacun de s’orienter vers les occupations qui lui convien-
        nent le mieux; tout l’organisme social y gagnera.
            Le dividende est la formule pour assurer à chaque membre de
        la société, à tous et à chacun, le droit au nécessaire, quand il y a
        abondance possible pour tous.
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