Page 27 - Sous le Signe de l'Abondance
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Les biens  2

            La production active était loin d’être orientée selon les besoins
        réels des hommes et des femmes du pays. C’était surtout une pro-
        duction calculée en vue de profits, souvent sans aucune utilité pour
        l’homme et la femme ordinaires, nuisible même en certains cas.
            Une foule d’occupations parasitaires, d’agences, d’activités de
        réclame, nées justement de l’impuissance du consommateur à ex-
        primer efficacement ses désirs, auraient pu être utilement employés
        à servir des consommateurs capables d’exprimer leurs désirs.
            Sans sortir de notre pays, nous pouvons affirmer hautement
        qu’il n’existe aucun obstacle d’ordre matériel ou technique à la sa-
        tisfaction des besoins honnêtes de TOUS les consommateurs.

                           Deux sortes de biens
            Il est utile, pour saisir maints problèmes de prix et de pouvoir
        d’achat, de distinguer entre deux sortes de biens.

            D’une part, il y a les biens qui servent à soutenir ou à embellir
        la vie. Ces biens sont offerts directement aux consommateurs pour
        leur usage. Aussi les appelle-t-on biens de consommation.
            Les aliments, les vêtements, le combustible, les denrées qu’on
        trouve sur le marché, les services du médecin, sont des biens de
        consommation.
            D’autre part, il y a des biens qui ne sont point mis en vente
        pour le public, qui sont gardés par les producteurs justement pour
        produre les biens de consommation. Ainsi, une usine n’est pas un
        bien de consommation. C’est un bien tout de même puisqu’elle sert
        à produire des biens de consommation. Les machines pour faire
        des livres, pour fabriquer des chaussures, ou des vêtements, pour
        transporter la marchandise, sont dans le même cas.
            Ces usines, ces machines, ces moyens de transport, ces biens
        qu’on n’achète pas, mais qui servent à produire les autres biens,
        s’appellent biens de capital. C’est en effet le capital réel du produc-
        teur. La ferme est un bien de capital. C’est le capital du cultivateur.
            Parfois  aussi,  on  dit  biens  de  production,  parce  que  ce  sont
        des biens qui servent à la production. Pour ne pas diviser à l’excès,
        nous adopterons le terme biens de capital, parce qu’il comprend
        aussi certains biens qui ne servent pas directement à la production,
        tels que les routes, les monuments publics, les armements.
            Pour fixer cette distinction, en même temps que pour montrer à
        quoi elle peut servir, donnons un exemple de la manière différente
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