Page 217 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 217
Crédit Social et commerce international 21
l’homme. Il a placé sur la terre tout ce qu’il faut pour les besoins
temporels de l’humanité entière. Mais il n’a pas placé toutes les
choses dans chaque petit coin du globe.
Certains pays produisent facilement et en abondance certains
biens; d’autres produisent mieux et abondamment d’autres cho-
ses. Il est donc avantageux pour les hommes de pays différents de
faire entre eux des échanges de leurs surplus.
Les produits traversent les frontières
Dans le commerce international, les produits passent d’un pays
à un autre, dans les deux sens, tout comme, en dedans de notre
pays, les produits des villes passent aux campagnes et les produits
des campagnes passent aux villes.
Chez le marchand de votre village, vous pouvez voir, groupés
ensemble, des produits des villes et des produits des campagnes.
Mais, chez le même marchand de votre village, vous trouvez
aussi des choses qui ne sortent ni de nos champs ni de nos villes.
Vous trouverez du riz qui vient de Chine, du thé qui vient de Ceylan,
du café du Bréail, des bananes des Antilles, des livres de France, et
que d’autres choses encore, de presque tous les pays du monde.
Elles sont là, semble-t-il, aussi naturellement que les pommes de
terre de la ferme voisine.
Si vous alliez dans des pays étrangers, vous y trouveriez aussi
naturellement des produits canadiens. Vous mangeriez du bacon
canadien à Londres; vous trouveriez de la farine d’Alberta dans les
boulangeries de France, du poisson de Gaspésie sur les tables de
Rome, du papier de la province de Québec dans les grandes impri-
meries de New-York.
L’argent ne traverse pas les frontières
Mais trouveriez-vous aussi facilement de l’argent chinois, japo-
nais, turc, français, italien, ou autre, dans les porte-monnaie et les
tiroirs du Canada?
Les produits traversent, mais l’argent ne traverse point comme
les produits.
Voilà qui démontre immédiatement que l’argent n’a rien à faire
avec le goût de l’étranger. Ce sont les produits qui ont affaire au
goût des consommateurs où qu’ils soient. On prend le riz chinois si
on l’aime, le thé vert du Japon si on l’aime; mais on ne s’inquiète
pas une minute de savoir si le tael chinois ou le yen japonais sont