Page 20 - Sous le Signe de l'Abondance
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20   Chapitre 2

        veiller à ce que l’ordre économique, le social temporel, atteigne sa
        fin propre.
            Aussi,  bien  que  l’économique  ne  soit  responsable  que  de  la
        satisfaction des besoins temporels des hommes, l’importance du
        bon ordre économique a été maintes fois soulignée par ceux qui
        ont charge d’âmes. C’est qu’il faut normalement un minimum de
        biens temporels pour faciliter la pratique de la vertu.

            Benoît XV écrivait que «c’est sur le terrain économique que le
        salut des âmes est en danger».
            Et Pie XI: «Il est exact de dire que telles sont, actuellement,
        les conditions de la vie économique et sociale qu’un nombre très
        considérable  d’hommes  y  trouvent  les  plus  grandes  difficultés
        pour opérer l’oeuvre, seule nécessaire, de leur salut.» (Encyclique
        Quadragesimo anno.)
            L’ordre, l’ordre partout. L’ordre dans
        la hiérarchie des fins, l’ordre dans la su-
        bordination des moyens.
            C’est le même Pape qui dit dans la
        même encyclique:
            «Nous  entendons  parler  ici  de  cet
        ordre  que  ne  se  lasse  pas  de  prêcher
        l’Evangile et que réclame la droite rai-
        son  elle-même,  de  cet  ordre  qui  place
        en Dieu le terme premier et suprême de
        toute  activité  créée,  et  n’apprécie  les
        biens de ce monde que comme de sim-             Pie XI
        ples moyens dont il faut user dans la mesure où ils conduisent à
        cette fin.»

            Et aussitôt après, le Saint-Père ajoute:
            «Loin de déprécier comme moins conforme à la dignité hu-
        maine  l’exercice  des  professions  lucratives,  cette  philosophie
        nous apprend au contraire à y voir la volonté sainte du Créateur,
        qui a placé l’homme sur la terre pour qu’il la travaille et la fasse
        servir à toutes ses nécessités.»
            L’homme est placé par son Créateur sur la terre, et c’est à la
        terre qu’il a le devoir de demander la satisfaction des besoins de
        sa nature. Il n’a pas le droit d’abréger sa vie en se privant des biens
        que son Créateur a placés sur la terre pour lui.
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