Page 18 - Sous le Signe de l'Abondance
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1 Chapitre 2
Les activités économiques ont rapport avec la richesse tempo-
relle. Dans ses activités économiques, l’homme poursuit la satis-
faction de ses besoins temporels.
Le but, la fin des activités économiques, c’est donc l’adapta-
tion des biens terrestres à la satisfaction des besoins temporels
de l’homme. Et l’économique atteint sa fin lorsqu’elle place les
biens terrestres au service des besoins humains.
Les besoins temporels de l’homme sont ceux qui l’accompa-
gnent du berceau à la tombe. Il y en a d’essentiels, il y en a de
moins nécessaires.
La faim, la soif, les intempéries, la lassitude, la maladie, l’igno-
rance, créent pour l’homme le besoin de manger, de boire, de se
vêtir, de se loger, de se chauffer, de se rafraîchir, de se reposer, de
se soigner, de s’instruire.
Autant de besoins.
La nourriture, les breuvages, les vêtements, les abris, le bois,
le charbon, l’eau, un lit, des remèdes, l’enseignement d’un profes-
seur, des livres — autant de biens pour venir au secours de ces
besoins.
Joindre les biens aux besoins — voilà le but, la fin de la vie
économique.
Si elle fait cela, la vie économique atteint sa fin. Si elle ne le fait
pas ou le fait mal et incomplètement, la vie économique manque sa
fin ou ne l’atteint que très imparfaitement.
Joindre les biens aux besoins. Les joindre. Pas seulement les
placer en face les uns des autres.
En termes crus, on pourrait donc dire que l’économique est
bonne, qu’elle atteint sa fin, lorsqu’elle est assez bien ordonnée
pour que la nourriture entre dans l’estomac qui a faim; pour que les
vêtements couvrent les épaules qui ont froid; pour que les chaus-
sures viennent sur les pieds qui sont nus; pour qu’un bon feu ré-
chauffe la maison en hiver; pour que les malades reçoivent la visite
du médecin; pour que maîtres et élèves se rencontrent.
Voilà le domaine de l’économique. Domaine bien temporel.
L’économique a une fin bien à elle: satisfaire les besoins des hom-
mes. Que l’homme puisse manger lorsqu’il a faim: ce n’est pas la
fin dernière de l’homme; non, ce n’est qu’un moyen pour mieux
tendre à sa fin dernière.