Page 198 - Sous le Signe de l'Abondance
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19    Chapitre 40

            Le gouvernement nommerait une commission de comptables,
        un organisme indépendant, qui serait appelé «Office National de
        Crédit»  (au  Canada,  la  Banque  du  Canada  pourrait  très  bien  ac-
        complir cette fonction, si le gouvernement lui en donnait l’ordre).
        Cet Office National de Crédit serait chargé d’établir une comptabi-
        lité juste, où l’argent ne serait que le reflet, l’expression financière
        exacte  des  réalités  économiques:  la  production  serait  exprimée
        par un actif, et la destruction par un passif. Et comme on ne peut
        consommer plus que ce qui est produit, le passif ne pourrait jamais
        dépasser l’actif, et tout endettement serait impossible.
            En pratique, voici comment cela fonctionnerait: l’argent nou-
        veau serait émis par l’Office National de Crédit au rythme de la
        production  nouvelle,  et  retiré  de  la  circulation  au  rythme  de  la
        consommation de cette production (La brochure de Louis Even,
        Une finance saine et efficace, explique ce mécanisme en détail).
        Il n’y aurait donc aucun danger d’avoir plus d’argent que de pro-
        duits: on aurait un équilibre constant entre l’argent et les produits,
        l’argent garderait toujours sa même valeur, et toute inflation se-
        rait impossible. L’argent ne serait pas émis selon les caprices du
        gouvernement, puisque la commission de comptables de l’Office
        National de Crédit ne ferait qu’agir selon les faits, selon ce que les
        Canadiens produisent et consomment.
            La meilleure façon d’empêcher les prix de monter, c’est de les
        faire baisser. Le Crédit Social propose de plus un mécanisme pour
        abaisser les prix, appelé «escompte compensé», qui permettrait aux
        consommateurs de pouvoir se procurer toute la production mise
        en vente avec le pouvoir d’achat dont ils disposent, en abaissant le
        prix de vente des produits (un escompte) d’un certain pourcentage,
        pour que le prix total de tous les prix soit équivalent au pouvoir
        d’achat total disponible des consommateurs. Cet escompte est en-
        suite remboursé au marchand par l’Office National de Crédit.
                      Plus aucun problème financier
            Si le gouvernement créait son propre argent selon les besoins
        de la société, il serait automatiquement capable de payer tout ce
        qu’il est capable de produire, et n’aurait plus besoin d’emprunter
        des institutions financières de l’étranger ou d’ici. Les seules taxes
        que les gens paieraient, seraient pour les services qu’ils consom-
        ment. On n’aurait plus à payer trois  ou quatre fois le prix de déve-
        loppements publics à cause des intérêts.
            Ainsi, quand il serait question d’un nouveau projet, le gouver-
        nement se demanderait pas: «A-t-on l’argent?», mais «A-t-on les
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