Page 140 - Sous le Signe de l'Abondance
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140   Chapitre 31

            Les crises, les privations en face de possibilités, sont le fruit
        d’un système financier faux, dominant au lieu de servir. Et ces fruits
        mauvais disparaîtrait sous un régime de finance saine, sous un ré-
        gime de Crédit Social.
                 La distribution financée adéquatement
            Il ne suffit pas de financer la production. Il faut aussi que les
        produits aillent à ceux qui en ont besoin. C’est même la seule vraie
        raison d’être des produits: combler des besoins.
            Il  faut  donc  que  les  produits  soient  distribués.  Comment  le
        sont-ils aujourd’hui, et comment le seraient-ils sous un régime de
        Crédit Social?
            Aujourd’hui, les produits sont offerts à un certain prix. Les per-
        sonnes qui ont de l’argent achètent ces produits en y mettant le
        prix. Cela permet aux personnes qui ont de l’argent de choisir les
        produits qui leur conviennent.
            Le Crédit Social ne bouleverserait point cette méthode de dis-
        tribuer les produits. La méthode est souple et bonne — à condition,
        évidemment, que les individus qui ont des besoins aient en même
        temps du pouvoir d’achat pour choisir les produits qui conviennent
        à leurs besoins.
            Du  pouvoir  d’achat entre les  mains  de  ceux  qui  ont  des  be-
        soins: c’est justement là que le système actuel a des défauts, et que
        le Crédit Social corrigerait ces défauts.
            Quand la production est financée, elle fonctionne. Quand elle
        fonctionne, elle distribue l’argent qui sert à la financer.
            L’argent ainsi distribué, sous forme de salaires, profits, dividen-
        des industriels, constitue du pouvoir d’achat pour ceux qui le reçoi-
        vent. Mais:
            Premièrement, l’industrie ne distribue jamais le pouvoir d’achat
        au même régime qu’elle bâtit ses prix.
            Quand le produit fini est offert au public, il est accompagné de
        son prix. Mais une partie de l’argent figurant dans ce prix fut dis-
        tribuée, peut-être, il y a six mois, un an, ou plus. Une autre partie
        le sera seulement après que le produit aura été vendu et que le
        marchand se sera servi de son profit. Une autre partie, dans dix ans
        peut-être, quand la machine, dont l’usure est inscrite en frais dans
        les prix, sera remplacée par une machine neuve. Etc.
            Puis, il y a des personnes qui reçoivent de l’argent et ne s’en
        servent pas. Cet argent est dans les prix; il n’est pas dans le pouvoir
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