Page 139 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le Crédit Social met l’argent à sa place 139
métal, ou sur un rectangle de papier, ou dans un livre de banque.
Des chiffres qui sont acceptés comme moyens de paiement.
Puisque ce sont des moyens de paiement, si l’on veut que la
production marche, les chiffres doivent aller d’après les produits, et
non pas les produits être restreints par insuffisance de chiffres.
Manquer de travailleurs, ou manquer de matériaux pour pro-
duire, pourrait se comprendre. Mais manquer de chiffres pour mo-
biliser travailleurs et matériaux, est une chose incompréhensible,
inadmissible dans une société d’êtres intelligents.
Le Crédit Social ôte le sacré de l’argent. Il fait de l’argent un
simple serviteur, et non plus un maître, un dieu qui dicte, qui per-
met ou qui défend.
Le Crédit Social soutient que:
Tout ce qui est physiquement possible et légitimement deman-
dé doit, par le fait même, être financièrement possible.
S’il est possible de bâtir des maisons, de construire des routes,
des aqueducs, il doit être possible de payer le travail et les maté-
riaux pour bâtir, pour construire.
Sinon, c’est le système d’argent qui mène les hommes, et non
pas les hommes qui mènent leur système d’argent.
Et puisque l’argent ne consiste qu’en chiffres gravés, ou en
chiffres imprimés, ou en chiffres écrits à la main dans des livres
de banque, il est plus qu’absurde, plus que stupide, il est criminel
de laisser des familles sans maison, des collectivités sans utilités
publiques, simplement par manque de chiffres.
* * *
Sous un régime financier de Crédit Social:
Toute production nouvelle serait financée par des crédits nou-
veaux, et non plus par des crédits liés à de la production déjà faite.
Et les crédits, ainsi émis selon le régime de la production, seraient
retirés et annulés seulement selon le régime de la consommation.
Autrement dit, le système d’argent serait un simple système
de comptabilité, mais de comptabilité juste, conforme aux faits.
L’argent naîtrait à mesure que la production se réalise; et l’argent
disparaîtrait à mesure que la production disparaît.
Sous un régime de Crédit Social, les dettes publiques seraient
donc impensables. Ce qu’un pays fait est une richesse: pourquoi la
représenter par un endettement? Comment peut-on concevoir des
dettes sur le dos d’un pays, à moins que ses routes, ses aqueducs,
ses égouts, ses édifices publics, soient faits par un pays étranger?