Page 25 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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2    Chapitre 1

        de n’avoir pas l’argent pour les acheter. Pauvre humanité
        qui ne peut jouir du fruit de tes propres travaux, simple-
        ment à cause des limites du pouvoir d’achat imposées
        par un système de ta propre création! Quelle tragique
        absurdité! Et doublement stupide parce qu’il ne dépend
        que de nous de changer, à l’heure même où nous déci-
        derons de le faire, un système monétaire qui nous sert
        si mal. Il ne s’agit pas d’un phénomène naturel qu’il faut
        subir, mais d’un simple mécanisme établi par l’homme
        pour le servir, et dont l’homme si éclairé d’aujourd’hui
        semble devenir l’esclave insensé.
                            Affaires confuses
            Posons  le  problème  dans  toute  sa  simplicité,  dans
        toute sa crudité. Les ingénieurs industriels attestent que
        nous pouvons produire en abondance tout ce qu’il faut
        pour satisfaire nos besoins. Pourquoi donc ne pas le fai-
        re quand tant de besoins crèvent les yeux? Simplement
        parce que nous avons déjà produit, non pas assez pour
        nous  satisfaire,  mais  plus  que  nous  ne  pouvons  ven-
        dre.
            Analysez  un  peu  cette  chose  appelée  «surproduc-
        tion.» Pourquoi ne peut-on vendre ce «surplus de pro-
        duits» pour lesquels on constate tant de demande? Par-
        ce qu’il n’y a pas dans le pays un pouvoir d’achat égal au
        prix  des  marchandises  produites.  Ceci  saute aux  yeux
        de tous.
            «La difficulté ne réside pas dans le manque de désir,
        mais dans l’insuffisance de pouvoir d’achat.»
            Cette insuffisance du pouvoir d’achat chez des ache-
        teurs qui sont dans le besoin a sa source dans le sys-
        tème monétaire. Pourtant la monnaie fut imaginée par
        l’homme lui-même comme mesure des valeurs et pour
        faciliter le commerce et les affaires. Comment peut-on
        conduire les affaires d’une façon aussi paradoxale, avec
        un surplus invendable, qualifié absurdement du nom de
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