Page 23 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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22 Chapitre 1
agricole afin d’abaisser la production au niveau dépri-
mé de la consommation? Comment la destruction des
biens va-t-elle remédier aux besoins des nécessiteux?
Évidemment toute destruction de richesse détruit son
équivalant de possibilités de satisfaction humaine.
Confusion économique
Écrivant dans le Saturday Evening Post du rêve
d’abondance pour tous qui a hanté l’homme à travers
les âges et de son incapacité actuelle à gérer ses propres
affaires, Garet Garret dit:
«Dans l’acte même de saisir la réalité d’une
abondance illimitée, il est frustré, non par quel-
que chose qui arrive malencontreusement au
rêve lui-même, mais parce que le rêve se réalise.
L’abondance écrase l’homme qui l’a cherchée. Il
ne peut l’administrer. Et quand il essaie d’expli-
quer pourquoi, ce qu’il dit n’a pas de sens pour
ses propres oreilles. Parce qu’un peuple peut
produire plus qu’il ne peut consommer, il ne peut
consommer autant qu’il voudrait! Insensé! Pour-
tant il doit agir comme si c’était sensé, incapable
qu’il est de songer à quelque autre solution.
«Avec de la monnaie venant du Trésor pu-
blic, c’est-à-dire de son propre gousset, cet
homme moderne se paie lui-même pour enfouir
son coton sous terre, parce qu’il y en a trop; il
se récompense lui-même pour ne pas cultiver
du blé parce qu’il a un surplus de blé; il achète
de jeunes cochons et les tue pour s’en débarras-
ser. Avec la monnaie venant toujours de sa pro-
pre poche, il se paie lui-même pour limiter ses
heures d’ouvrage. Laquelle de ces mesures a
du bon sens? Il est clair que pareille destruction
ne peut qu’appauvrir le monde... A-t-on jamais
vu pire confusion? Le mécanisme économique
merveilleux dont nous nous vantions tant est-il
donc absurdement détraqué?»