Page 24 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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La situation actuelle 23
Simples faits
Nos riches ressources naturelles, nos champs, nos
mines et nos usines, avec toutes leurs capacités produc-
tives, existent aujourd’hui aussi bien qu’en 1929. Et Dieu
sait si nos onze millions de Canadiens ont des besoins
et des désirs à satisfaire! Nourriture, vêtements, loge-
ments, articles de nécessité, articles de confort, radios,
couvertes chaudes, automobiles, etc., trouveraient cer-
tainement preneurs, étant donné un pouvoir d’achat suf-
fisant.
Notre richesse productive est toujours là, capable de
répondre à toutes nos demandes, et cependant on nous
dit que nous sommes en dette. Depuis 1929, la valeur
de notre richesse nationale, mesurée en monnaie, s’est
contractée, a perdu presque un tiers de sa valeur totale
de 1929. D’après les «experts financiers», en termes de
monnaie, presque un tiers de notre richesse s’est vola-
tilisée.
Que le tiers de notre pays fût détruit par un tremble-
ment de terre, par le feu ou par l’inondation, la disparition
du tiers de notre richesse s’expliquerait. Mais on n’a pas
eu à déplorer de catastrophe de ce genre. Le Canada est
resté aussi beau et aussi fertile que jamais, avec ses riches
moissons actuelles ou potentielles et ses usines remplies
de machines d’où les produits peuvent sortir à flot.
Qu’est-il donc arrivé à cette richesse pour qu’elle
ait perdu sa valeur? Absolument rien. La richesse elle-
même existe toujours, c’est sa valeur en fonction de la
monnaie qu’on a détruite. N’allons pas confondre RI-
CHESSE avec MONNAIE. La richesse est là, ce sont les
titres à la richesse, la chose la plus simple à créer — et
à détruire — qu’on a détruits, et pour cette absurdité,
nous vivrons comme dépouillés de la richesse dont nous
avons besoin, alors qu’elle est toujours à notre porte.
Revenez à la vitrine du magasin d’abondance. De
l’extérieur, la foule même qui a produit ces biens gémit