Page 22 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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La situation actuelle 21
Les efforts du gouvernement pour distribuer un pou-
voir d’achat supplémentaire par des prêts, des program-
mes d’entreprises publiques et civiles, des mesures de
secours, etc. ont augmenté un peu l’emploi et stimulé
certains producteurs; mais le pouvoir d’achat parvenant
aux mains des acheteurs de la nation reste insuffisant
pour absorber le total de cette production.
Aux États-Unis, on calcule que la somme dépensée
pour le programme de relèvement du gouvernement
égale le chiffre effarant de 12 000 $ par minute. Cette
monnaie est empruntée, surtout du système bancaire,
au moyen d’obligations du gouvernement. En même
temps, les statistiques estiment que les propriétés com-
merciales, industrielles et autres des États-Unis sont hy-
pothéquées pour plus de 85% par le système bancaire de
ce pays. Les entreprises ne peuvent emprunter, les ban-
ques ne peuvent prêter, les acheteurs ne peuvent ache-
ter. Dans ce cercle vicieux, la reprise est embourbée. Au
Canada, la même politique prévaut. Nos gouvernants ne
semblent voir aucune autre solution que la continuation
du système actuel d’emprunts, qui lie la nation en ser-
vitude au système bancaire privé. Pour la dette fédérale
seule, chaque homme, femme et enfant de ce pays doit
aujourd’hui plus de 260 $ et ce chiffre augmente conti-
nuellement. Comment sera-t-il jamais payé? Et pourtant
on semble croire qu’il n’y a pas à s’en tracasser pour le
moment et qu’on peut continuer d’emprunter pour tâ-
cher de sortir de la pauvreté qui règne. Est-ce sensé? Ne
devrait-on pas chercher une autre méthode?
Combien de nouvelles dettes faudra-t-il pour sortir
des dettes actuelles? Aussi bien vouloir lutter contre le
froid en se défaisant de ses habits!
La stupidité du sabotage
On a aussi le spectacle surprenant d’un plan de sa-
botage organisé et sanctionné par les gouvernements
— la destruction ou la limitation délibérée de la richesse