Page 237 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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«Non à une économie d’exclusion»  237

        systématiser dans chaque diocèse, dans chaque Commission de
        Justice et Paix, une collaboration réelle, permanente et engagée
        avec  les  mouvements  populaires.  Je  vous invite  tous,  Evêques,
        prêtres et laïcs, ensemble avec les organisations sociales des péri-
        phéries urbaines et rurales, à approfondir cette rencontre.
            Dieu a permis que nous nous voyions une fois encore. La Bible
        nous rappelle que Dieu écoute le cri de son peuple et je voudrais
        moi aussi unir de nouveau ma voix à la vôtre: terre, toit et travail
        pour tous nos frères et sœurs. Je l’ai dit et je le répète: ce sont des
        droits sacrés. Cela vaut la peine, cela vaut la peine de lutter pour
        ces droits. Que le cri des exclus soit entendu en Amérique Latine et
        par toute la terre.
            Commençons par reconnaître  que  nous avons besoin d’un
        changement. Je veux clarifier, pour qu’il n’y ait pas de malenten-
        dus, que je parle des problèmes communs de tous les latino-amé-
        ricains et, en général, de toute l’humanité. Des problèmes qui ont
        une racine globale et qu’aujourd’hui aucun Etat ne peut résoudre
        seul. Cette clarification faite, je propose que nous nous posions ces
        questions:
            – Reconnaissons-nous que les choses ne marchent pas bien
        dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles
        sans toit, tant de travailleurs sans droits, tant de personnes bles-
        sées dans leur dignité?
            – Reconnaissons-nous que les choses ne vont bien quand écla-
        tent tant de guerres absurdes et que la violence fratricide s’empare
        même de nos quartiers? Reconnaissons-nous que les choses ne
        vont pas bien quand le sol, l’eau, l’air et tous les êtres de la création
        sont sous une permanente menace? Donc, disons-le sans peur :
        nous avons besoin d’un changement et nous le voulons.
            Vous m’avez rapporté – par vos lettres et au cours de nos ren-
        contres – les multiples exclusions et les injustices dont vous souf-
        frez dans chaque activité  de travail,  dans chaque  quartier, dans
        chaque  territoire.  Elles sont nombreuses et  si diverses comme
        nombreuses et diverses sont les manières de les affronter. Il y a,
        toutefois, un fil invisible qui unit chacune de ces exclusions: pou-
        vons-nous le reconnaître? Car, il ne s’agit pas de questions isolées.
        Je me demande si nous sommes capables de reconnaître que ces
        réalités destructrices répondent à un système qui est devenu glo-
        bal. Reconnaissons-nous que ce système a imposé la logique du
        gain à n’importe quel prix sans penser à l’exclusion sociale ou à la
        destruction de la nature?
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