Page 239 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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«Non à une économie d’exclusion»  239

        militant, ce missionnaire qui parcourt les banlieues et les environs,
        le cœur plein de rêves, mais sans presqu’aucune solution pour mes
        problèmes? Beaucoup!  Ils peuvent faire beaucoup. Vous pouvez
        faire beaucoup! Vous, les plus humbles, les exploités, les pauvres
        et les exclus, vous pouvez et faites beaucoup. J'ose vous dire que
        l'avenir de l'humanité est, dans une grande mesure, dans vos mains,
        dans votre capacité de vous organiser et de promouvoir des alter-
        natives créatives, dans la recherche quotidienne des 3 T (travail,
        toit, terre) et aussi, dans votre participation en tant que protagonis-
        tes aux grands processus de changement, nationaux, régionaux et
        mondiaux. Ne vous sous-estimez pas!...
            Je voudrais, enfin, que nous pensions ensemble quelques tâ-
        ches importantes pour ce moment historique, parce que, nous le
        savons, nous voulons un changement positif pour le bien de tous
        nos frères et soeurs. Nous voulons un changement qui s’enrichisse,
        nous le savons aussi, grâce au travail concerté des gouvernements,
        des mouvements populaires et des autres forces sociales, et cela
        aussi nous le savons. Mais il n'est pas si facile de définir le contenu
        du changement, on pourrait dire, le programme social qui reflète ce
        projet de fraternité et de justice que nous attendons. Dans ce sens,
        n'attendez pas de ce Pape une recette. Ni le Pape ni l'Église n’ont le
        monopole de l'interprétation de la réalité sociale ni le monopole de
        proposition de solutions aux problèmes contemporains. J'oserais
        dire qu'il n’existe pas de recette. L’histoire, ce sont les générations
        successives des peuples en marche à la recherche de leur propre
        chemin et dans le respect des valeurs que Dieu a mises dans le
        cœur, qui la construisent.
            Je voudrais, cependant, proposer trois grandes tâches qui re-
        quièrent l'apport décisif de l'ensemble des mouvements populai-
        res:
            La première  tâche est de mettre  l'économie au service  des
        peuples: les êtres humains et la nature ne doivent pas être au
        service  de l'argent. Disons  NON à une économie d'exclusion et
        d'injustice où l'argent règne au lieu de servir. Cette économie tue.
        Cette économie exclut. Cette économie détruit la Mère Terre.
            L'économie ne devrait pas être un mécanisme d'accumulation
        mais l'administration adéquate de la maison commune. Cela im-
        plique de prendre jalousement soin de la maison et de distribuer
        convenablement les biens entre tous. Son objet n'est pas unique-
        ment d'assurer la nourriture ou une «convenable subsistance».
        Ni même, bien que ce serait déjà un grand pas, de garantir l'accès
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