Page 108 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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            Tout juste avant, au paragraphe 112, on peut lire: «Il est possi-
        ble d’élargir  le regard, et la liberté humaine est capable de limiter la
        technique, de l’orienter, comme de la mettre au service d’un autre
        type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral...
        par exemple, quand des communautés de petits producteurs op-
        tent pour des systèmes de production moins polluants, en soute-
        nant un mode de vie, de bonheur et de cohabitation non consumé-
        riste; ou bien quand la technique est orientée prioritairement pour
        résoudre les problèmes concrets des autres, avec la passion de les
        aider à vivre avec plus de dignité et moins de souffrances.»
            Quelle part donner à la machine, quand doit-elle remplacer
        l’homme, et quand l’homme est-il préférable à la machine? C’est
        là qu’il faut définir ce qui fait la dignité du travail, et quand un em-
        ploi devient déshumanisant et ne respecte plus la dignité du tra-
        vailleur. Certains emplois nécessitent un contact humain: médecin,
        professeur, soins des personnes âgées, l’éducation des enfants, et
        d’autres peuvent être mieux faits par des machines, surtout lors de
        travaux exigeant des gestes répétitifs sur des chaînes de montage,
        où la créativité de la personne ne peut s’exprimer.
            Le Pape François écrit dans son encyclique, au paragraphe 128:
        «Nous sommes appelés au travail dès notre création. On ne doit
        pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus
        en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-
        même. Le travail est une nécessité, il fait partie du sens de la vie
        sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain
        et de réalisation personnelle... Le grand objectif devrait toujours
        être de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail. Mais
        l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée tech-
        nologique pour réduire les coûts de production par la diminution
        des postes de travail qui sont remplacés par des machines. C’est
        une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain
        peut se retourner contre lui-même.»
            Les robots ne sont pas un fin en soi, ils sont là pour accomplir
        les tâches difficiles, pour aider l’être humain, lui donner du temps
        libre. Le problème, c’est que lorsqu’on lie le revenu à l’emploi, l’in-
        troduction d’une machine signifie la perte de revenu pour le tra-
        vailleur qui perd son emploi. Comme on l’explique en pages 21 et
        suivantes de ce magazine, le Crédit Social pourvoirait à ce problè-
        me par l’allocation d’un dividende à tous, basé sur le double héri-
        tage des richesses naturelles et du progrès, qui mettrait l’individu
        «en position de choisir l’activité qui l’intéresse. Sous un système
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