Page 111 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’argent et les prix — L’escompte compensé  111
                                 Leçon 8


                         L’argent et les prix
                      L’escompte compensé

            La distribution d’argent nouveau par le dividende national est
        donc un moyen d’augmenter le niveau de l’argent du pays, quand
        c’est nécessaire, et de placer directement cet argent entre les mains
        des consommateurs.
            Mais, pour être bienfaisante au consommateur, cette distribu-
        tion d’argent doit constituer pour le consommateur une véritable
        augmentation de son pouvoir d’achat.
            Or, le pouvoir d’achat dépend de deux facteurs: la quantité d’ar-
        gent entre les mains de l’acheteur et le prix du produit à vendre.
            Si le prix d’un produit diminue, le pouvoir d’achat du consom-
        mateur  augmente,  même sans augmentation  d’argent. Ainsi, j’ai
        10,00 $ que je veux affecter à l’achat de beurre; si le prix du beurre
        est de 2,50 $ la livre, j’ai en main un pouvoir d’acheter 4 livres de
        beurre; si le prix du beurre est abaissé à 2,00 $ la livre, mon pouvoir
        d’achat monte et équivaut à 5 livres de beurre.
            D’autre part, si le prix monte, cela affecte désavantageusement
        le pouvoir d’achat du consommateur; et dans ce cas-là, même une
        augmentation  d’argent  peut  perdre son effet.  Ainsi, l’ouvrier qui
        gagnait 200 $ en 1967 et qui en gagnerait 400 en 1987 serait le
        perdant, parce que le coût de la vie a plus que doublé en ces vingt
        années. Il faut au moins 772 $ en 1987 pour se procurer ce qu’on
        achetait avec 200 $ en 1967.
            C’est  pourquoi  les  augmentations  de  salaires,  tant  récla-
        mées par les ouvriers, ne réussissent pas à produire d’améliora-
        tion durable, parce que les prix des produits sont augmentés en
        conséquence. Les employeurs ne fabriquent pas d’argent; et s’ils
        doivent dépenser davantage pour payer leurs ouvriers, ils sont
        obligés de vendre leurs produits plus cher pour ne pas tomber en
        faillite.
            Le dividende national, lui, n’entre pas dans les prix, lorsqu’il est
        fait d’argent nouveau, distribué par le gouvernement indépendam-
        ment du travail.
            Cependant, en face de plus d’argent dans le public, il pourrait
        y avoir tendance chez les marchands à augmenter les prix des pro-
        duits, même si ces produits ne leur ont pas coûté plus cher.
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