Page 99 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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15. Qu’est-ce que l’inflation ?    97

        il vous rétorquera carrément: ‘Non monsieur, l’inflation n’est pas
        dans mon porte-monnaie, elle est dans les prix. Un porte-monnaie
        gonflé, ça se supporte; mais des prix gonflés, ça fait mal’.
            L’inflation dont tout le monde se plaint, c’est cela: l’inflation des
        prix. Et prétendre corriger l’inflation en traitant les porte-monnaie
        au lieu de traiter les prix, c’est ne rien corriger. C’est plutôt empirer
        le mal. Si votre traitement consiste à ôter de l’argent de la circula-
        tion, en prétextant qu’il y en a trop, vous avez deux moyens: soit
        des taxes plus élevées ou des prix plus élevés.
            Mais des prix plus élevés, c’est justement parce qu’ils sont déjà
        trop élevés que l’on crie à l’inflation. Et des taxes plus élevées qui
        sont surtout payées par ceux qui produisent et ceux qui vendent,
        ceux-ci s’en dédommageront en haussant leurs prix de revient, ce
        qui aggravera encore le mal que vous prétendez corriger.
                           Un virus bien portant
            Vous ne supprimerez pas le virus bien portant de la montée
        des prix, tant que vous ne sortirez pas du système. En face de prix
        qui grimpent, il faut du pouvoir d’achat qui grimpe. Pour hausser le
        pouvoir d’achat sans baisser les prix, il faut distribuer plus d’argent
        aux consommateurs.
            Or, le système actuel ne distribue d’argent que moyennant la
        participation à la production par des salaires aux employés ou des
        dividendes aux actionnaires, or tout cet argent entre dans les prix.
        C’est la spirale ascendante bien connue, hausse des salaires, haus-
        ses des prix, et la course reprend et continue sans fin.
            Les gouvernements et leurs économistes constatent bien que
        leurs efforts, leurs mesures d’austérité, leurs sermons aux citoyens
        ne viendront pas à bout de l’inflation. Résignés, ils cèdent du ter-
        rain. L’inflation, disent-ils, l’inflation des prix, serait acceptable si les
        prix se contentaient de grimper aux taux de 1½ ou 2 pour cent par
        an.
            C’est absurde. Même à ce taux, calculez ce que seraient les prix
        dans 10 ou 20 ans, comparés à ce qu’ils sont aujourd’hui.
            D’ailleurs, les forces inflationnistes, inhérentes au système fi-
        nancier actuel, resteraient-elles longtemps à ce taux réduit ? L’infla-
        tion se rie passablement des désirs des gouvernements, des pré-
        visions et des calculs de leurs ‘aviseurs’ économiques, comme de
        tous les charlatans du système.
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