Page 34 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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32 2. La monopolisation de l’argent
En effet, le relèvement fut rapide. Le niveau général de vie connut
même une montée fiévreuse dans les pays évolués, jusqu’au coup
de tonnerre financier qui plongea ces mêmes pays dans la crise
sans précédent des années 30. Crise logiquement inexplicable, lais-
sant une immense capacité de production dans l’inaction en face
de besoins criants, partout. Impossible de l’attribuer à des phéno-
mènes naturels, ni à la disparition de compétences, ni au refus de
travailler par des hommes qui cherchaient partout de l’emploi.
Tout le monde, d’ailleurs, avait le même mot à la bouche: «Pas
d’argent!». Les consommateurs manquaient d’argent. Les produc-
teurs manquaient de crédit financier. Rien autre ne faisait défaut.
Indéniablement, une intervention avait eu lieu dans le secteur
financier de l’économie, et toute la vie économique en souffrait.
Il ne s’agissait plus d’une oppression des employés par des em-
ployeurs. Employeurs comme employés gisaient dans le même
filet. Mais, au cours des quatre décennies écoulées depuis Rerum
Novarum, des esprits chercheurs avaient tourné leurs investiga-
tions du côté de ce mystérieux secteur de l’économie: l’argent, le
crédit. Des découvertes avaient été faites et divulguées. Pas encore
connues ni admises partout, mais pas, non plus, complètement
ignorées, ni sans preuves irréfutables à leur appui.
C.H. Douglas
Le plus distingué de ces découvreurs fut un esprit supérieur qui
ne se contenta pas de relever des faits, mais en établit les causes
et présenta des propositions capables de faire du système financier
un serviteur souple au lieu d’un maître cassant et souverain. Cet
homme, ce fut C. H. Douglas, l’auteur des propositions du Crédit
Social, dont le nom et l’enseignement reviennent fréquemment
dans les pages de Vers Demain, pour le bénéfice de ses lecteurs,
anciens et nouveaux.
Ils contrôlent nos vies
Le voile levé, «l’usure dévorante, pratiquée sous une autre for-
me» avait maintenant un nom; elle s’appelle: monopole du crédit.
Pie XI, dans son encyclique remarquable, Quadragesimo Anno,
put se servir de termes qui montraient à tout le monde ce qu’est le
monopole du crédit et ses effets déplorables. C’est ce dont il sera
question dans le chapitre suivant.