Page 289 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace               287

        qui avait été avancé au début de la production de ce produit
        retourne à sa source, l’Office National de Crédit, ayant ainsi ac-
        compli sa fonction et terminé sa course dans le circuit financier,
        puisque le produit a atteint le consommateur. En tout temps, il
        y a une égalité entre les moyens d’achat entre les mains de la
        population, et les prix à payer pour les biens consommables mis
        en vente sur le marché.
                        Le dividende social à tous
        Un dividende social à tous ? Mais un dividende suppose un capital
            placé et productif !
            Justement.  C’est parce que tous les membres de la société
        sont co-capitalistes — d’un capital réel et immensément productif.
            Nous avons dit plus haut, et nous ne saurions trop le répéter,
        que le crédit financier est, à sa naissance, propriété de toute la so-
        ciété. Il l’est, parce qu’il est basé sur le crédit réel, sur la capacité de
        production du pays. Cette capacité de production est faite, certes,
        en partie, du travail, de la compétence de ceux qui participent à la
        production. Mais elle est faite surtout, et de plus en plus, d’autres
        éléments qui sont propriété de tous.
            Il y a d’abord les richesses naturelles, qui ne sont la produc-
        tion d’aucun homme; elles sont un don de Dieu, une gratuité qui
        doit être au service de tous. Il y a aussi toutes les inventions faites,
        développées et transmises d’une génération à l’autre. C’est le plus
        gros facteur de production aujourd’hui. Et nul homme ne peut pré-
        tendre, plus qu’un autre, à la propriété de ce progrès, qui est fruit
        de générations.
            Sans doute il faut des hommes actuels pour le mettre à contri-
        bution — et ceux-là ont droit à une récompense: ils la reçoivent en
        rémunérations: salaires, traitements, etc. Mais un capitaliste qui ne
        participe pas personnellement à l’industrie où il a glacé son capital
        a droit quand même à une part du résultat, à cause de son capital.
            Eh bien! le plus gros capital  réel  de la  production moderne,
        c’est bien la somme des découvertes, des inventions progressives,
        qui font qu’aujourd’hui, on obtient plus de produits avec moins de
        travail. Et puisque tous les vivants sont, à titre égal, cohéritiers de
        cet immense capital qui s’accroît toujours, tous ont droit à une part
        des fruits de la production.
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