Page 272 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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270         33. Une finance saine et efficace

            lui, obtiendrait ses avances de crédit sans intérêt ?
            Pour plus d’une raison. D’abord, la situation est différente: dans
        le cas du producteur, l’avance de crédit est faite pour une produc-
        tion qui n’est pas encore réalisée, tandis que dans le cas du mar-
        chand, l’avance de crédit est faite sur une production bel et bien
        terminée. (Ajoutons que le producteur n’a pas souffert de l’obliga-
        tion de payer de l’intérêt, puisqu’il inclut cet intérêt dans son prix
        et que les avances de crédit aux stages suivants ont fourni de quoi
        les couvrir.)
            Puis, si l’avance de crédit au détaillant devait exiger de l’inté-
        rêt, cet intérêt ajouterait au prix de vente un élément non couvert
        par cette avance de crédit. La production nouvelle ne serait plus
        alors entièrement financée par du crédit nouveau, comme le veut
        la proposition de Douglas pour un système financier reflétant exac-
        tement le réel.
            Puis encore, si le prix de vente final était chargé d’un intérêt,
        cet intérêt deviendrait propriété de la banque commerciale lors du
        remboursement par le marchand détaillant. Il y aurait donc une par-
        tie du crédit qui ne retournerait pas à la source lors de la consom-
        mation, et le système ne refléterait pas exactement le réel: «Les
        moyens de paiement (cash credits), dit Douglas, doivent être annu-
        lés sur l’achat des biens de consommation.»
            Donc, notre détaillant va obtenir une avance de crédit de 4400
        $. Et lors de ses ventes, il n’aura à rapporter à sa banque que ce
        montant de 4400 $, sans aucune charge additionnelle.
            Au moment des ventes, l’argent que l’acheteur passe au dé-
        taillant cesse d’être du «cash credit», de la monnaie de consomma-
        tion, et devient du simple crédit financier qui, remis au banquier par
        le marchand, va commencer son retour intégral vers sa source par
        le même canal qui fut emprunté pour sa sortie.
        Vous avez dit tantôt que ce montant de 4400 $ comprenait tous les
            frais de la production et de la manutention, depuis la matière
            première  jusqu’à la  livraison  du produit  au consommateur,
            mais par le profit du marchand. Le marchand va-t-il mainte-
            nant vendre plus que pour 4400 $ en y ajoutant son profit?
            Non. Pour que la méthode proposée ici accomplisse son but, il
        ne faut pas que le profit du détaillant entre dans le prix à payer par
        l’acheteur. Si son profit entrait dans le prix de vente, cette partie
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