Page 268 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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266 33. Une finance saine et efficace
Mais alors, où les banques commerciales prendraient-elles le cré-
dit financier pour le prêter à la production ?
Elles l’obtiendraient, sur demande et sans frais, de la source
même, disons de la Banque centrale. Sans frais, c’est-à-dire avec la
seule obligation d’en rapporter le même montant à la source, après
son périple dans la circulation.
La banque centrale tiendrait compte des sorties et des rentrées,
débitant les sorties dans le compte de la banque commerciale, et y
créditant les rentrées.
Rien de nouveau dans ces relations comptables entre une
banque centrale et des banques commer ciales. Au Canada, chaque
banque commerciale a déjà avec la Banque du Canada un compte
dans lequel se font tous les jours des écritures de débits et de cré-
dits.
Mais les banques à chartes continueraient- elles à charger des
frais aux emprunteurs pour les prêts qu’elles leur feraient ?
Certainement. Il faut bien que les banques puissent rencontrer
leurs dépenses, payer les salaires de leur personnel, couvrir leurs
frais généraux, et réaliser des profits légitimes — comme toutes les
entreprises privées.
Les banques doivent bien aussi prévoir les cas où, malgré les
précautions d’usage qu’elles savent prendre, certains emprunteurs
deviennent incapables de rembourser. La faillite d’un emprunteur
ne déchargerait pas la banque prêteuse de son obligation vis-à-
vis de la Banque centrale. Elle resterait tenue de rembourser à sa
source le crédit de la société qu’elle en aurait obtenu.
Le Crédit Social n’a pas du tout pour but de faire des irrespon-
sables. Bien au contraire. La banque commerciale resterait respon-
sable des avances obtenues de la Banque Centrale. L’emprunteur
— individu ou compagnie — resterait responsable envers la banque
commerciale prêteuse. Cette dernière exigerait certainement des
garanties, surtout de la part de clients nouveaux, ou pour des prêts
à des entreprises qui ont un caractère d’aventure.
Les charges financières exigées par le banquier pour ses prêts
pourraient encore porter le nom d’intérêt. Toutefois, il nous semble
que le facteur temps, la durée entre le prêt et son remboursement,
devrait avoir moins d’importance. Que le prêt soit pour six mois,