Page 126 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 126
124 19. Taxomanie — Vol — Paralysie — Libération
Et si le quelque part est en défaut, pourquoi le gouvernement,
qui doit bien être au-dessus de ce quelque part, ne s’en prend-il
pas aux responsables, au lieu de dévaliser ses citoyens aussi mal
pourvus que lui-même?
Taxer, c’est rationner, c’est diviser, entre les citoyens et le gou-
vernement, l’argent déjà insuffisant devant la production faite, en-
core plus insuffisant devant la capacité de production disponible.
Quand l’abondance crève les yeux
Si les moyens de payer étaient comme ils devraient l’être, au
niveau des moyens de produire, il n’y aurait aucune raison de ra-
tionner. On ne rationne pas l’abondance, on la distribue. Or l’abon-
dance existe indéniablement.
Ouvrez n’importe quel journal à nouvelles, la grosse La Presse
par exemple. Quelle est la nouvelle qui y prend le plus de place?
Même une nouvelle sensationnelle telle que l’assassinat d’un pré-
sident qui, Dieu merci, n’arrive pas tous les jours, couvre une page,
peut-être deux, trois tout au plus. Mais la production à vendre cou-
vre des 30 et 40 pages entières et l’équivalent d’autres pages entiè-
res en additionnant les demi-pages, quarts de pages et autres. Et
cela tous les jours. En fait de pages entières, j’en relève au moins 58
dans La Presse d’aujourd’hui, sans compter d’autres grosses par-
ties de pages.
L’abondance offerte, c’est la nouvelle la plus annoncée
Et les listes des chômeurs dont le gouvernement n’aime pas
entendre parler parce que cela lui donne la migraine, les listes des
chômeurs, qu’est-ce sinon une autre forme d’abondance? D’abon-
dance non réalisée parce que le mécanisme financier n’est pas du
tout en accord avec le mécanisme producteur.
Pourquoi le gouvernement supporte-t-il ce désaccord?
Toute la différence entre la capacité de payer et la capacité de
produire constitue une mine où le gouvernement devrait s’approvi-
sionner, en créant les moyens de paiement nécessaires pour établir
la parité. Il pourrait, contrôlé par le vote des crédits à cette fin, s’en
servir pour le financement qui lui fait défaut.
De toute façon, une fois la capacité de payer mise au niveau
de la capacité de produire, il serait facile de pourvoir à la fois aux
besoins privés normaux et aux besoins publics de la population: