Page 131 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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20. Le Jubilé d’Or du Crédit Social 129
C’est donc quarante-
quatre années avant Ma-
ter et Magistra de Jean
XXIII, que Douglas conce-
vait et présentait des
propositions concrètes
pour que, à l’échelle de
la nation, la personne soit
enrichie par l’association
au lieu d’être étouffée par
elle. Comme le demande
l’encyclique.
Mater et Magistra souhaite aussi que le développement rapide
des structures économiques contribue, non pas à concentrer la
richesse entre quelques mains, encore moins entre les mains d’un
État totalitaire, mais à diffuser le plus largement possible la pro-
priété privée.
Or, dès 1917, Douglas offrait une formule géniale, par la recon-
naissance à chaque personne d’une part à l’exploitation du crédit
national. Avec le Crédit Social, chaque citoyen recevrait dès sa
naissance une action sociale, inaliénable, non transférable, devant
lui apporter un dividende périodique capable de lui procurer au
moins de quoi subvenir à ses besoins vitaux essentiels. Et à mesure
que le flot de production résulterait davantage du progrès et moins
de l’effort du producteur, la distribution de pouvoir d’achat se ferait
davantage par les dividendes et moins par les salaires.
C’est, en somme, la conception d’une société dont tous les ci-
toyens sont capitalistes, avec un revenu de moins en moins condi-
tionné par l’embauchage et avec la liberté accrue pour chacun de
pouvoir embrasser la carrière de son choix, tant que cela ne porte
pas atteinte à la même liberté chez les autres.
La production serait motivée par la demande efficace de consom-
mateurs munis de pouvoir d’achat. Avec la disparition graduelle et
sans doute rapide du gaspillage effroyable de richesses naturelles,
de temps et d’activités humaines, gaspillage dû au règlement fou
qui exige l’emploi dans une production quelconque, même inutile,
même nuisible, pour avoir droit à de l’argent.