Page 244 - Sous le Signe de l'Abondance
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244 Chapitre 4
aveugles pour discerner, ou trop attachés pour dénoncer, ou trop
lâches pour renverser. (...)
Dites, hommes de droite, avez-vous jamais vu les gouverne-
ments, petits ou gros, embarrassés pour leurs projets économi-
ques par autre chose que par des problèmes d’argent? Quand ils
veulent construire une route, une école, un hôpital, sont-ils embar-
rassés pour savoir où ils trouveront des hommes pour y travailler?
Où ils trouveront de la pierre, de la brique, du ciment ou autres
matériaux?... Est-ce que ce n’est pas le problème de trouver de
l’argent qui est le casse-tête majeur des gouvernements? Deman-
dez au ministre des Finances.
Et pourtant, après dix années de ce casse-tête et de paraly-
sie économique dans les dix années d’avant la deuxième guerre
mondiale, dès que celle-ci fut déclarée tous les gouvernements en
guerre trouvèrent les milliards nécessaires pour la financer pen-
dant six années. Ce qui prouve au moins que la disette d’argent
aurait été facile à terminer dès 1930, puis-qu’elle a été terminée su-
bito dès la guerre déclarée. Ce qui prouve aussi qu’il s’agit là d’une
dictature d’argent criminelle qui affamait en temps de paix et qui
finançait sans hésitation la tuerie et la destruction. Ce qui prouve
encore que les gouvernements d’alors étaient des valets, ou stupi-
des ou complices, de cette dictature criminelle. Leurs successeurs
d’aujourd’hui n’y ont rien changé?
Et vous acceptez cette dictature de l’argent, hommes de droite?
Vous atta-quez tout, excepté elle. Comme si l’argent était un dieu
échappant à la volonté des hommes. Comme si les règlements éta-
blis en fonction de l’argent ne pouvaient pas être changés pour des
règlements en fonction des besoins nombreux des hommes et en
fonction des possibilités existantes de les satisfaire.
Ignorance ou refus?
Vous êtes les mains vides devant des désordres de toute des-
cription, dans tous les domaines, hommes de droite, parce que
vous refusez de corriger ce désordre majeur — le désordre de l’ar-
gent souverain.
J’ose employer le mot «refuser», parce que, il me semble, vous
ne pouvez ignorer ce qui est présenté au monde depuis 1918 — au
Canada français, avec un zèle infatigable, depuis 1935 — sous le
nom de Crédit Social.
Ah! Je sais bien que les grands moyens de diffusion ont tout fait
pour taire ou dénaturer les propositions du Crédit Social authenti-