Page 211 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 211

Le vice monétaire  211


        plus grands facteurs de la production moderne, l’héritage des ri-
        chesses naturelles et des inventions des générations passées, tous
        deux dons gratuits de Dieu, qui appartiennent donc à tous. Ceux
        qui seraient employés dans la production recevraient encore leur
        salaire, mais tous, salariés comme non-salariés, recevraient le di-
        vidende.
            La formule du dividende serait infiniment préférable au bien-
        être  social,  l’assurance-chômage  et  autres  lois  actuelles  de  sé-
        curité sociale, car il ne serait pas pris dans les taxes de ceux qui
        travaillent,  mais  serait  financé  par  de  l’argent  nouveau,  créé  par
        l’Office National de Crédit. Personne ne se ferait donc vivre par les
        taxes des contribuables; ce serait un héritage dû à tous les citoyens
        du pays, qui sont pour ainsi dire tous actionnaires de la compagnie
        Canada Limitée.
            Et contrairement au bien-être social, ce dividende serait sans
        enquête, il ne pénaliserait donc pas ceux qui veulent travailler. Loin
        d’être une incitation à la paresse, il permettrait aux gens de s’occuper
        dans l’activité de leur choix, celle où ils ont des talents. D’ailleurs, si
        les gens arrêtaient de travailler, le dividende baisserait automatique-
        ment, puisqu’il est basé sur la production existante. Sans ce revenu
        non lié à l’emploi, le progrès devient non plus un allié de l’homme,
        mais une malédiction, puisqu’en éliminant le besoin de labeur hu-
        main, il fait perdre aux travailleurs leur seul source de revenu.
                       Finance des travaux publics
            Comment  se  ferait  le  financement  des  services  et  travaux
        publics avec un tel système d’argent social? Chaque fois que la
        population désirerait un nouveau projet public, le gouvernement
        ne se demanderait pas: «A-t-on l’argent?», mais: «A-t-on les ma-
        tériaux, les travailleurs pour le réaliser?» Si oui, l’Office National
        de Crédit créerait automatiquement l’argent nécessaire pour fi-
        nancer cette production nouvelle.
            Supposons, par exemple, que la population désire un nouveau
        pont, dont la construction coûte 50 millions $. L’Office National de
        Crédit crée donc 50 millions $ pour financer la construction de ce
        pont. Et puisque tout argent nouveau doit être retiré de la circula-
        tion lors de la consommation, ainsi l’argent créé pour la construc-
        tion du pont devra être retiré de la circulation lors de la consomma-
        tion de ce pont.
            De quelle manière un pont peut-il être «consommé»? Par usure
        ou dépréciation. Supposons que les ingénieurs qui ont construit ce
   206   207   208   209   210   211   212   213   214   215   216