Page 103 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 103

Le pouvoir monétaire réside dans les banques 103

        opération comptable, lors du remboursement, met ce crédit dans
        le cercueil.
            Il est clair que si, dans une période donnée, le total des prêts
        dépasse le total des remboursements, cela met plus de crédit en
        circulation qu’il en est mis dans la tombe. Au contraire, si le total
        des remboursements dépasse le total des prêts, c’est une période
        de diminution de crédit en circulation.
            Si  la  période  des  diminutions  se  prolonge,  tout  l’organisme
        économique s’en ressent: on appelle cela une crise. Une crise cau-
        sée par une restriction de crédit.
            Ces périodes d’augmentation et ces périodes de diminution ne
        sont donc pas dues au hasard mais à l’action des banques. Ce ne
        sont pas des vaches grasses et des vaches maigres naturelles, ce
        sont  des  vaches  bancaires  rendues  grasses  ou  maigres  selon  le
        régime des prêts et celui des remboursements.
            Vu que l’emprunteur doit rembourser plus que le montant qui
        lui a été accordé, à cause de l’intérêt exigé, il faut qu’il tire de la
        circulation plus d’argent qu’il y en a mis. Pour cela, il doit ôter de
        la circulation, en supplément, de I’argent que d’autres y ont mis.
        Comme tout crédit nouveau vient des banques, avec cette condition
        de rembourser plus d’argent que les montants accordés, il faudra
        nécessairement que d’autres emprunteurs succèdent aux premiers.
        Ces seconds souffriront eux-mêmes doublement, ayant à trouver
        leur propre supplément, pour l’intérêt, dans une circulation de cré-
        dit déjà ébréchée par le supplément qu’en ont extrait les premiers.
            La chaîne continue de même pour les emprunteurs suivants.
        Les remboursements en viennent à frôler l’impossible. Les banques
        alors restreignent leurs prêts, ce qui ralentit toute la vie économi-
        que. Elles en font jeter le blâme sur la population qui en souffre.
            Pour que le flot de crédit nécessaire à la vie économique re-
        prenne,  il  faudra  reprendre  la  chaîne  des  emprunts,  engendrant
        une chaîne de dettes de plus en plus grosses.
                          Outil du super-pouvoir
            Le système bancaire actuel est l’instrument dont se sert le su-
        per-pouvoir monétaire pour maintenir sa suprématie sur les peu-
        ples et sur leurs gouvernements. Aidé en cela par l’absurde règle-
        ment  politico-financier,  qui  lie  la  distribution  de  pouvoir  d’achat
        à l’emploi, dans une production qui a de moins en moins besoin
        d’employés pour fournir les biens nécessaires à la vie.
   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108