Page 100 - Sous le Signe de l'Abondance
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100   Chapitre 22

        sent leurs opérations — additions, soustractions ou règles de trois
        — sur des statistiques qui ne dépendent pas d’eux; sur les relevés
        de la production et de la consommation du pays, résultant des ac-
        tivités libres de producteurs libres pour répondre aux demandes
        librement exprimées par des consommateurs libres.
            Cela veut dire que l’argent et le crédit ne seraient que le reflet
        fidèle, l’expression chiffrée des réalités économiques.
            C’est la loi constitutive d’un tel pouvoir monétaire qui fixerait
        cette fin à l’organisme ainsi établi. L’organisme devrait fournir les
        crédits financiers nécessaires à la population pour pouvoir com-
        mander à la capacité de production du pays les biens dont elle a
        besoin. Et comme ce sont les personnes et les familles elles-mê-
        mes qui connaissent le mieux leurs besoins, l’organisme monétaire
        serait tenu, par sa constitution même, de fournir à chaque person-
        ne — par là même à chaque famille — le revenu nécessaire pour
        pouvoir commander au moins lés biens nécessaires à un niveau
        de vie convenable. Ce que le Crédit Social appelle un dividende à
        chaque citoyen, indépendamment de son statut d’employé ou de
        non employé dans la production.
            Puis, le même organisme monétaire fournirait aux producteurs
        les crédits financiers requis pour mettre en oeuvre la capacité de
        production du pays en réponse aux demandes ainsi exprimées par
        les consommateurs. Tant pour les besoins publics que pour les be-
        soins privés.
            Si la plume d’un super-pouvoir usurpé peut créer ou refuser au
        gré de ce tyran le crédit financier basé sur le crédit réel de la nation,
        la plume d’un pouvoir monétaire constitutionnel serait aussi effec-
        tive pour émettre le crédit financier au service de la population, de
        tous les membres de la société. Cette fin serait stipulée par la loi.
            Des entraves purement financières, il n’y en aurait plus. Des en-
        dettements envers des financiers étrangers pour des choses qu’on
        peut faire au pays même, cette absurdité n’existerait plus. Des prix
        qui montent quand la production devient plus facile et plus abon-
        dante, cette contradiction n’aurait plus aucune place dans un or-
        ganisme monétaire tenu, par loi, de faire des aspects financiers de
        l’économie le reflet exact de la réalité. La recherche de nouveaux
        emplois à mesure que la machine fournit des produits à la place
        des hommes, cette politique absurde serait de l’histoire d’un passé
        de soumission à un monstre. Le gaspillage astronomique fait par la
        production de choses inutiles aux besoins humains normaux, dans
        le seul but de fournir de l’emploi, serait banni comme un manque
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