Page 97 - Sous le Signe de l'Abondance
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Un super-pouvoir domine les gouvernements 9
poursuite de chaque âme vers une destinée qui doit être sienne
pour toute l’éternité. Et le Pape a dit ce qu’il devait dire. On a, hélas!
trop peu fait écho à sa voix, et la dictature dénoncée a consolidé
davantage ses positions depuis. Les allégements qu’elle peut avoir
permis ne l’ont été que pour maintenir un pouvoir dont les effets
étaient devenus d’une évidence difficile à masquer.
C’est qu’en effet, le retour subit d’un flot de sang dans un orga-
nisme économique qui en était presclue entièrement dépourvu de-
puis des années, ne pouvait manquer d’impressionner même ceux
qui en ignoraient le mécanisme. Ce coup fulgurant s’est produit
en septembre 1939. La veille, un organisme économique exsangue
paralysait tous les pays évolués. La déclaration de guerre, à laquel-
le allaient participer ces mêmes pays, amenait subitement tout le
sang, tout l’argent, tout le crédit financier dont ces nations auraient
besoin pendant six années réclamant la mise en oeuvre de toutes
leurs ressources humaines et matérielles.
Au-dessus des gouvernements
Le pouvoir monétaire, c’est le pouvoir d’émettre l’argent et le
crédit de la nation; le pouvoir de conditionner la mise en circulation
de cet argent et de ce crédit; le pouvoir de déterminer la durée de
circulation de ce crédit financier; le pouvoir d’en réclamer le retour
à terme fixé d’avance sous peine de confiscation de biens qui sont
le fruit du travail des confisqués; le pouvoir d’assujettir les gou-
vernements eux-mêmes, fixant pour eux aussi les conditions de
libération et de retour, exigeant comme garantie le pouvoir qu’ont
tous les gouvernements de taxer, leurs citoyens.
Or, ce crédit financier, cet argent, c’est la permission de mettre
en oeuvre la capacité de production, non pas des contrôleurs, mais
de la population du pays. Les contrôleurs de l’argent et du crédit,
eux, ne font pas pousser une tige de blé, ne produisent pas une
paire de chaussures, ne fabriquent pas une seule brique, ne creu-
sent pas un trou de mine, ne pavent pas un pouce carré de route.
C’est la population du pays qui fait tout cela. C’est donc son propre
crédit réel. Mais pour pouvoir s’en servir, il faut le consentement
des contrôleurs du crédit; du crédit financier, qui n’est que l’inscrip-
tion dans le livre de la banque de chiffres, représentant la valeur du
crédit réel de la nation.
La plume du banquier qui consent ou s’objecte à donner à
des particuliers, à des compagnies, aux gouvernements, le droit
de mobiliser les compétences, les bonnes volontés, les ressources