Page 62 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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62   Leçon 4

        demeure. Le prêt de 100 $ est donc renouvelé, et un autre 6 $ doit
        être payé à la fin de la deuxième année. 94 $ moins 6 $, il reste 88 $
        en circulation. Si Paul continue ainsi à payer 6 $ d’intérêt à chaque
        année, au bout de 17 ans, il ne restera plus d’argent sur l’île. Mais
        la dette de 100 $ demeurera, et le banquier sera autorisé à saisir
        toutes les propriétés des habitants de l’île.
            La  production  de  l’île  avait  augmenté,  mais pas  l’argent.  Ce
        ne sont pas des produits que le banquier exige, mais de l’argent.
        Les habitants de l’île fabriquaient des produits, mais pas d’argent.
        Quand bien même les cinq habitants de l’île travailleraient jour et
        nuit, cela ne fera pas apparaître un sou de plus en circulation. Seul
        le banquier a le droit de créer l’argent. Il semblerait donc que pour
        la communauté, il n’est pas sage de payer l’intérêt annuellement.
            Reprenons donc notre exemple au début. A la fin de la première
        année, Paul choisit donc de ne pas payer l’intérêt, mais de l’emprun-
        ter de la banque, augmentant ainsi le prêt à 106 $. (C’est ce que
        nos gouvernements font, puisqu’ils doivent emprunter pour payer
        seulement l’intérêt sur la dette.) «Pas de problème, dit le banquier,
        cela ne représente que 36¢ de plus d’intérêt, c’est une goutte sur le
        prêt de 106 $!» La dette à la fin de la deuxième année est donc: 106
        $ plus l’intérêt à 6% de 106 $ — 6,36 $ — pour une dette totale de
        112,36 $. Au bout de 5 ans, la dette est de 133,82 $, et l’intérêt est de
        7,57 $. «Pas si mal, se dit Paul, l’intérêt n’a grossi que de 1,57 $ en 5
        ans.» Mais quelle sera la situation au bout de 50 ans?
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