Page 63 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Les banques créent l’argent sous forme de dette 63
La dette augmente relativement peu les premières années,
mais augmente ensuite très rapidement. A remarquer, la dette aug-
mente à chaque année, mais le montant original emprunté (argent
en circulation) demeure toujours le même: 100 $. En aucun temps
la dette ne peut être payée, pas même à la fin de la première année:
seulement 100 $ en circulation et une dette de 106 $. Et à la fin
de la cinquantième année, tout l’argent en circulation (100 $), n’est
même pas suffisant pour payer l’intérêt sur la dette: 104,26 $.
Tout l’argent en circulation est un prêt, et doit retourner à la ban-
que grossi d’un intérêt. Le banquier crée l’argent et le prête, mais il se
fait promettre de se faire rapporter tout cet argent, plus d’autre qu’il
ne crée pas. Seul le banquier crée l’argent: il crée le capital, mais pas
l’intérêt (Dans l’exemple plus haut, il crée 100 $, mais demande 106
$). Le banquier demande de lui rapporter, en plus du capital qu’il a
créé, l’intérêt qu’il n’a pas créé, et que personne n’a créé.
La dette publique est faite d’argent qui n’existe pas, qui n’a
jamais été mis au monde, mais que le gouvernement s’est tout
de même engagé à rembourser. C’est un contrat impossible, que
les financiers représentent comme un «contrat saint» à respecter,
même si les humains dussent en crever.
L’intérêt composé
L’augmentation soudaine de la dette après un certain nombre
d’années s’explique par l’effet de l’intérêt composé. A la différence
de l’intérêt simple, qui est payé seulement sur le capital original
emprunté, l’intérêt composé est l’intérêt payé à la fois sur le capital
et sur l’intérêt non payé, qui s’additionne au capital.
En mettant sur un
graphique la dette cumu-
lative des cinq habitants
de l’île, où la ligne hori-
zontale est graduée en
années, et la ligne verti-
cale graduée en dollars,
et en joignant tous les
points obtenus pour cha-
que année par une ligne,
nous obtenons une cour-
be qui permet de mieux
voir l’effet de l’intérêt
composé et la croissan-
ce de la dette.