Page 133 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’histoire du contrôle bancaire aux États-Unis 133
y eut des milliers de morts, mais qu’importe à Rothschild? Il avait
atteint son but: la charte fut renouvelée en 1816.
Abraham Lincoln est assassiné
Abraham Lincoln fut élu Président des
Etats-Unis en 1860 avec la promesse d’abo-
lir l’esclavage des Noirs. 11 Etats du Sud,
favorables à l’esclavage des Noirs, décidè-
rent donc de quitter l’Union, de se séparer
des Etats-Unis: ce fut le début de la Guerre
de Sécession, ou Guerre Civile Américaine
(1861-65). Lincoln, étant à court d’argent
pour financer les armées du Nord, partit voir
les banquiers de New-York, qui lui offrirent
Abraham Lincoln
de l’argent à des taux allant de 24 à 36%.
Lincoln refusa, sachant parfaitement que c’était de l’usure et que
cela mènerait les Etats-Unis à la ruine. Mais son problème d’argent
n’était pas réglé pour autant.
Son ami de Chicago, le Colonel
Dick Taylor, vint à la rescousse et lui
suggéra la solution: «Que le Congrès
passe une loi autorisant l’émission
de billets du Trésor ayant plein cours
légal, payez vos soldats avec ces
billets, allez de l’avant et gagnez votre guerre.»
C’est ce que Lincoln fit, et il gagna la guerre: de 1862 à 1863,
Lincoln fit émettre 450 millions $ de «greenbacks» (appelés ainsi
par la population parce qu’ils étaient imprimés avec de l’encre verte
au verso).
Lincoln déclara: «Le gouvernement, possédant le pouvoir de
créer et d’émettre la monnaie et le crédit en tant qu’argent, et
bénéficiant du droit de retirer l’argent et le crédit de la circula-
tion par les taxes ou autre moyen, n’a pas besoin, et ne devrait
jamais emprunter de l’argent à intérêt comme moyen de financer
les travaux gouvernementaux et les entreprises publiques… Le
privilège de créer et émettre l’argent est non seulement la pré-
rogative suprême du gouvernement, mais aussi sa plus grande
opportunité créative.»
Lincoln appela ces greenbacks «la plus grande bénédiction
que le peuple américain ait jamais eue.» Bénédiction pour tous,
sauf pour les banquiers, puisque cela mettait fin à leur «racket» du