Page 131 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’histoire du contrôle bancaire aux États-Unis 131
des producteurs aux consommateurs. Créant ainsi notre propre
papier-monnaie, nous contrôlons notre pouvoir d’achat et nous
n’avons aucun intérêt à payer à personne.»
Les banquiers anglais, mis au courant, firent adopter par le Par-
lement anglais une loi défendant aux colonies de se servir de leur
monnaie script et leur ordonnant de se servir uniquement de la
monnaie-dette d’or et d’argent des banquiers qui était fournie en
quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se
trouva ainsi diminuée de moitié.
«En un an, dit Franklin, les conditions changèrent tellement
que l’ère de prospérité se termina, et une dépression s’installa, à
tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs.»
Alors advint la guerre contre l’Angleterre et la déclaration d’in-
dépendance des Etats-Unis, en 1776. Les manuels d’histoire ensei-
gnent faussement que la Révolution Américaine était due à la taxe
sur le thé. Mais Franklin déclara: «Les colonies auraient volontiers
supporté l’insignifiante taxe sur le thé et autres articles, sans la
pauvreté causée par la mauvaise influence des banquiers anglais
sur le Parlement: ce qui a créé dans les colonies la haine de l’An-
gleterre et causé la guerre de la Révolution.»
Les Pères Fondateurs des Etats-Unis, ayant tous ces faits en
mémoire, et pour se protéger de l’exploitation des banquiers inter-
nationaux, prirent bien soin de stipuler clairement dans la Constitu-
tion américaine, signée à Philadelphie en 1787, dans l’article 1, sec-
tion 8, paragraphe 5: «C’est au Congrès qu’appartiendra le droit
de frapper l’argent et d’en régler la valeur.»
La banque des banquiers
Mais les banquiers ne lâchèrent pas le morceau. Leur repré-
sentant, Alexander Hamilton, fut nommé Secrétaire du Trésor
(l’équivalent de notre ministre des Finances)
dans le cabinet de George Washington, et se
fit l’avocat d’une banque nationale privée et
de la création d’un argent-dette avec de faux
arguments, tels que: «Une dette nationale,
pourvu qu’elle ne soit pas excessive, est une
bénédiction nationale... Le gouvernement se
montrera sage en renonçant à l’usage d’un
expédient aussi séduisant et dangereux,
soit d’émettre son propre papier-monnaie.»
Hamilton leur fit aussi accroire que seul l’ar- Alexander Hamilton