Page 137 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’histoire du contrôle bancaire aux États-Unis 137
sabilité, c’est de faire connaître le Crédit Social aux autres, en les
faisant s’abonner à Vers Demain, le seul journal qui fait connaître
cette brillante solution.
La loi du Crédit Social votée
par le Congrès américain en 1932
C’est l’éducation du peuple qui est nécessaire. Quand les
pressions provenant du peuple seront assez fortes, tous les partis
seront d’accord pour adopter la réforme du Crédit Social. Un bel
exemple de cela peut être trouvé dans le «bill Goldsborough» de
1932, qu’un auteur a décrit comme étant «la réforme monétaire qui
est venue le plus près de réussir en vue de l’établissement d’une
monnaie véritablement saine aux Etats-Unis»:
«Une majorité écrasante des membres du Congrès améri-
cain (289 contre 60) était déjà en faveur de cette loi en 1932; et
cela dure encore depuis, sous une forme ou sous une autre. Seul
l’espoir futile que le nouveau Président d’alors (Roosevelt) puisse
rétablir la prospérité sans abandonner le système d’argent-dette
dont l’Amérique avait hérité, empêcha le Crédit Social de devenir
la loi des Etats-Unis. En 1936, lorsque le “New Deal” (solution
de Roosevelt) se montra incapable de régler efficacement la crise
économique, les partisans du Crédit Social revinrent en force.
Le dernier effort significatif pour gagner son adoption survint en
1938.» (W. E. Turner, Stable Money, p. 167.)
Même le dividende et l’escompte compensé, deux éléments
essentiels du Crédit Social, étaient mentionnés dans ce projet de
loi, qui fut surnommé «bill Goldsborough», du nom du député dé-
mocrate du Maryland, T. Alan Goldsborough, qui le présenta en
Chambre pour la première fois le 2 mai 1932.
Deux personnes qui soutinrent le projet de loi retiennent par-
ticulièrement notre attention: Robert L. Owen, sénateur de l’Okla-
homa de 1907 à 1925 et directeur de banque pendant 46 ans, et
Charles G. Binderup, député du Nebraska. Owen publia un article
en mars 1936 dans la revue de J. J. Harpell, The Instructor (et sa
version française, Le Moniteur), dont Louis Even était le rédacteur-
adjoint. Quant à M. Binderup, il donna plusieurs causeries à la radio
américaine, durant la crise, pour expliquer les méfaits du contrôle
du crédit par des intérêts privés.
Voici des extraits du discours de Robert Owen à la Chambre des
Représentants, le 28 avril 1936: «...le projet de loi qu’il (Goldsbo-
rough) présenta alors, avec l’approbation du Comité sur les Ban-