Page 282 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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280        33. Une finance saine et efficace

        nationale ne peut exister qu’envers l’étranger, quand on a reçu de
        l’étranger, en choses réelles (main-d’oeuvre, matériaux, etc.) plus
        qu’on ne lui a fourni en choses réelles.
        Mais, dans le cas des biens consommables,  vous faisiez le dé-
            taillant rendre à la Banque centrale, sans intérêt, le montant
            qu’il en avait obtenu pour prendre possession des produits
            finis; il devait retourner le crédit obtenu à la Banque au fur et
            à mesure de ses ventes.
            C’est exact. Il tirait cet argent des consommateurs qui ache-
        taient  les produits.  Il faisait  payer  la  consommation,  non  pas la
        production qui, elle, avait été financée par le crédit nouveau, sans
        intérêt, fourni par la Banque au détaillant.
        Et dans le cas de la production publique, dans le cas du pont, le
            crédit obtenu sans intérêt de la source, de la Banque, va-t-il,
            lui aussi, être retourné à la source ? Par qui et comment ?
            Exactement comme dans le cas des biens consommables. La
        population n’a pas à payer la production du pont, qui est, nous ve-
        nons de l’expliquer, sa propre production; mais elle va en payer
        la consommation, c’est-à-dire l’usure, la dépréciation, à mesure de
        cette consommation. C’est toujours conforme au principe énoncé
        par Douglas:
                 La production nouvelle doit être financée par des
              crédits nouveaux, et le retrait du crédit doit se faire
              à mesure de la consommation, donc au rythme de la
              disparition de la richesse qui avait été ainsi créée et
              financée.
            Pour revenir à la comparaison avec le pain du boulanger: le
        boulanger n’a pas à payer la production du pain fait par lui-même,
        mais celui qui le mange en paie la consommation. Dans le cas du
        pont, c’est le public qui le «consomme»: c’est donc le public, la po-
        pulation qui va le payer, non pas comme productrice, mais comme
        consommatrice.
        De quelle manière ?
            Disons qu’on prévoit, pour le pont, une durée d’au moins 50
        ans. On en déduira une dépréciation moyenne de 10 000 $ par an-
        née. C’est 10 000 $ par année qu’on demandera au public de faire
        retour à la Banque centrale, pour que la finance soit bien le reflet
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