Page 280 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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278        33. Une finance saine et efficace

        de fournir les produits requis pour répondre aux besoins privés.
        Autrement  dit,  si cette  production  publique  nouvelle  n’entravera
        pas une production plus urgente.
            La décision de procéder ou de remettre à plus tard les projets
        soumis se prend en conséquence, indépendamment de toute pré-
        occupation financière. La finance accomplira son rôle: servir, et non
        pas décider. Donc, plus question de budgets équilibrés, mais de
        priorité dans l’ordre d’accomplissements désirés et possibles.
            A titre d’exemple, disons qu’il s’agit du projet de construction
        d’un pont. La construction est décidée, parce que cela répond à
        un besoin réel, et parce qu’il n’y a pas à craindre que les activités
        dirigées vers cette construction nuisent à l’approvisionnement des
        magasins en produits offerts aux consommateurs.
            Dans un système financier créditiste, la finance du pont n’est
        pas un problème. Mais le gouvernement va quand même deman-
        der des soumissions; car si la finance reflète exactement les réali-
        tés, un prix moins élevé signifie moins de matériaux, moins d’éner-
        gie, moins de temps — donc une portion moins grande soustraite
        à la richesse réelle du pays.
            C’est,  disons, l’entrepreneur  Gabriel  Larouche  qui obtient  le
        contrat, après sa soumission au montant de 500 000 $. Il a prévu
        dans ce prix toutes ses dépenses et son profit légitime. Il a prévu ce
        qu’il lui en coûterait pour emprunter de quoi payer ses matériaux
        et ses employés, au cas où il ne posséderait pas déjà lui-même les
        fonds nécessaires à cette fin. Intérêts y compris. C’est son entre-
        prise, pas celle du gouvernement. Toute sa garantie, c’est que le
        pont une fois  terminé, il pourra le livrer au gouvernement et en
        recevoir 500 000 $, si l’inspection révèle un pont construit en tout
        conformément aux normes convenues.
            Que M. Larouche soit obligé d’emprunter 200 000 $, ou 300
        000 $, ou même la somme totale de 500 000 $, c’est son affaire. S’il
        traite avec la banque, il s’arrange avec elle. Le gouvernement n’a
        rien à y voir.
            Comme dans le cas de la production privée, si Larouche em-
        prunte d’une banque, la banque prêteuse est bien justifiable d’exi-
        ger de lui un intérêt pour couvrir ses frais d’opération et les risques
        encourus par toute institution de prêts.
            Une fois le pont terminé, il est évidemment la propriété de Ga-
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