Page 279 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace 277
les producteurs de biens consommables, soit avec des fonds dont
il dispose déjà, soit avec des emprunts qu’il pourrait obtenir d’une
banque en s’engageant à rembourser plus tard, capital et intérêts.
Quant aux crédits nouveaux pour financer ces travaux pu-
blics, le corps public qui les a fait exécuter obtiendrait des crédits
nouveaux, sans intérêts, pour payer l’entrepreneur, au moment
où le corps public prend possession des ouvrages terminés.
La population, qui dans ce cas est la consommatrice, paierait
ensuite cette consommation (dans ce cas, l’usure, la dépréciation)
au rythme où elle a lieu.
Voulez-vous expliquer cela par un exemple ?
Nous avons vu, au commencement de cette étude, que le cré-
dit réel d’un pays réside dans la capacité de produire de ce pays.
C’est un crédit social. Et tout le crédit financier du pays reposant
sur son crédit réel, le crédit financier est lui aussi un crédit social.
Donc, avons-nous dit, tout crédit financier nou veau doit pro-
venir d’un Office monétaire (qui peut être une Banque centrale)
fonctionnant au nom de la société. Mais ce crédit peut très bien
être canalisé vers la production par le système de ban ques existant
actuellement, et reconduit par le même canal vers sa source, après
son utilisation dans la production et la consommation.
Nous avons dit aussi que l’Office monétaire peut être, chez
nous, la Banque du Canada à l’échelle de la nation; ou un Office
monétaire provincial à l’échelle de la province, au cas où le gouver-
nement provincial en prendrait l’initiative, à défaut d’agir du gou-
vernement fédéral.
Pour simplifier nos explications, nous allons supposer le Crédit
Social établi dans le Canada tout entier.
Lorsque des projets de travaux publics sont soumis aux re-
présentants du peuple — à Ottawa s’il s’agit de projets de juridic-
tion fédérale, à la législature de la province intéressée s’ils sont
de juridiction provinciale, à des corps publics locaux si c’est de
leur ressort — les représentants du peu ple n’ont nullement à se
demander si ces projets sont financièrement possibles, mais seule-
ment s’ils répondent à des besoins réels et s’ils sont physi quement
réalisables. Physiquement réalisables, c’est-à-dire si la capacité de
production du pays peut exécuter ces travaux tout en continuant