Page 89 - Sous le Signe de l'Abondance
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Minimum de sécurité, maximum de liberté  9

                         Petite chose, grand effet
            Et c’est cette petite chose, trés simple, qui ne dérange rien dans
        l’initiative personnelle ni dans la propriété privée, bien au contrai-
        re, c’est cette petite chose-là qui ferait toute la différence entre un
        monde affamé en face de l’abondance, ou enrégimenté pour avoir
        une ration, et un monde qui place l’abondance au service de tous et
        favorise le libre épanouissement de chaque personne.
            Rien  n’est  dérangé  dans  la  structure  économique  familière  à
        tout le monde. Le cultivateur continue à cultiver, mais vend mieux
        si  ses  produits  répondent  à  des  besoins  réels.  L’industriel  conti-
        nue son entreprise privée; il l’améliore même, parce qu’il vend ses
        produits s’ils répondent à des besoins réels. Le salarié continue à
        percevoir son salaire, et son emploi est plus assuré parce que les
        produits s’écoulent, s’il est au service d’une entreprise qui répond
        à des besoins réels.
                   Le dividende oriente la production

            Pour  que  la  production  réponde  à  des  besoins  réels,  il  faut
        que les besoins soient exprimés par des consommateurs; or les
        consommateurs  expriment  efficacement  leurs  besoins  quand  ils
        ont l’argent en mains.
            Pour que les ordres viennent réellement des consommateurs,
        et qu’ils ne soient pas l’effet d’une pression de publicité de gens in-
        téressés surtout aux profits, il faut que l’argent commence du côté
        des consommateurs, et non pas du côté des promoteurs de sour-
        ces à profits.
            C’est justement ce que fait le dividende. Le dividende, en effet,
        représentant un progrès du pays, s’exprime par une augmentation
        correspondante de pouvoir d’achat entre les mains de tous et de
        chacun. C’est de l’argent nouveau, qui ne va entrer en circulation
        qu’en exprimant les besoins individuels des consommateurs à ceux
        qui sont capables de fournir les produits.
            Ce ne serait plus, comme aujourd’hui, de l’argent nouveau ve-
        nant en circulation sous forme de dettes à rembourser avec inté-
        rêts, par des particuliers ou des gouvernements, au monopole des
        monopoles, au monopole des fabricants et destructeurs d’argent,
        aux banquiers.
            La  dette  publique  est  le  contraire  du  dividende  national.  Les
        deux représentent un progrès dans la capacité de production du
        pays. Mais la dette publique exprime le progrès volé par quelques-
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