Page 67 - Sous le Signe de l'Abondance
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Chapitre 16
L’ajustement des prix
Le juste prix
Puisque les produits sont faits pour le consommateur, il est
clair que, pour atteindre leur fin, les produits doivent être offerts
au consommateur à un prix qui permette au consommateur de les
acquérir.
Autrement dit, en tout temps, il doit y avoir équilibre entre les
prix, dans leur ensemble, et le pouvoir d’achat des consomma-
teurs, dans son ensemble.
Pour compter le prix de vente, les producteurs, ou les mar-
chands, calculent ce que la fabrication du produit a coûté, et ajou-
tent les frais de manipulation, de transport, d’emmagasinage, de
vente et les profits nécessaires aux différents intermédiaires. Mais
rien n’assure que ce prix marqué correspond avec le pouvoir
d’achat du consommateur.
Le prix marqué doit être exigé par le marchand pour ne mettre
personne en faillite entre le producteur et le marchand détaillant;
mais d’autre part le prix à payer par l’acheteur doit être tel qu’il cor-
responde au pouvoir d’achat entre les mains des consommateurs.
Sinon, les produits restent invendus en face de besoins réels.
D’où un ajustement nécessaire des prix.
La technique monétaire du Crédit Social y pourvoit.
Dans le vocabulaire créditiste, on appelle juste prix le prix qui
correspond exactement à la consommation. On le comprendra
mieux tout à l’heure.
Lorsqu’on dit «juste prix», on ne veut donc pas du tout dire «prix
honnête, prix équitable». Le prix marqué par le marchand peut être
tout à fait honnête, tout à fait équitable, et cependant n’être pas du
tout le prix exact.
Ainsi, pendant la crise, les prix marqués pouvaient être honnê-
tes, équitables, mais ils n’étaient pas exacts, ils ne correspondaient
pas à la consommation. Quand la production totale de choses de-
mandées dépasse la consommation totale, ces prix ne sont cer-
tainement pas exacts, puisque la consommation sur une période
quelconque marque, en définitive, les véritables dépenses faites
pour la production pendant cette même période.