Page 91 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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0 Chapitre 10
Quand vous achetez un sac de farine, vous payez
aussi une partie des dépenses du chemin de fer qui a
transporté le blé et du moulin qui en a fait de la farine.
Assurément, vous ne mangez que la farine, vous n’avez
aucun appétit pour les chemins de fer ou les meuneries.
Quand vous avez mangé la farine dans votre pain quo-
tidien, les meuneries et chemins de fer que vous avez
contribué à payer existent encore. Et ils sont toujours
aptes à préparer et transporter la farine.
Le consommateur achète les marchandises qu’il dé-
sire consommer. Cependant, sous le système actuel des
prix, il paye non seulement ce qu’il consomme, mais
aussi les manufactures, les ateliers et les machines qu’il
ne consomme pourtant pas. Et après qu’il a consommé
les produits achetés, les manufactures et les machines
continuent d’exister, prêtes à produire de nouvelles mar-
chandises.
Le but du Juste Prix, basé sur le coût réel, est de faire
en sorte que l’acheteur paie exactement ce qu’il consom-
me. Le Crédit Social regarde les moyens de production
comme un actif utile, une augmentation à bon droit de
richesse qui mérite d’être représentée par une augmen-
tation de monnaie libre de dette.
Est-elle logique, la comptabilité en vertu de laquelle
la nouvelle monnaie créée par une banque pour la pro-
duction de la richesse constitue une dette à rembourser
dans les prix par la nation acheteuse? Une comptabilité
honnête doit créditer la nation de la valeur de son nou-
veau capital, fruit de son travail, puisqu’il constitue un
véritable actif. C’est ce que fait le Crédit Social par l’es-
compte de détail.
Les mots «Juste Prix» ne sont donc pas de vains
mots. Le Crédit Social applique les faits de la production
et de la consommation dans la détermination des prix
des produits et des services. Le Juste Prix est un moyen
logique, autant que commode, pour établir la concor-