Page 47 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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La pauvreté en face de l’abondance  47

            L’argent de livre, c’est le comp-
        te de banque. Toutes les affaires
        marchent par des comptes de ban-
        que. L’argent de poche circule ou
        s’arrête selon la marche des affai-
        res. Mais les affaires ne dépendent
        pas de l’argent de poche; elles sont
        activées par les comptes de banque des hommes d’affaires.
            Avec un compte de banque, on paie et on achète sans se servir
        d’argent de métal ou de papier. On achète avec des chiffres.
            J’ai un compte de banque de 40 000 $. J’achète une auto de 10
        000 $. Je paie par un chèque. Le marchand endosse et dépose le
        chèque à sa banque.
            Le banquier touche deux comptes: d’abord celui du marchand,
        qu’il augmente de 10 000 $; puis le mien, qu’il diminue de 10 000 $.
        Le marchand avait 500 000 $; il a maintenant 510 000 $ écrit dans
        son compte de banque. Moi, j’avais 40 000 $, il y a maintenant 30
        000 $ écrit dans mon compte de banque.
            L’argent de papier n’a pas bougé pour cela dans le pays. J’ai
        passé des chiffres au marchand. J’ai payé avec des chiffres. Plus
        des neuf dixièmes des affaires se règlent comme cela. C’est l’ar-
        gent de chiffres qui est l’argent moderne; c’est le plus abondant,
        dix fois autant que l’autre; le plus noble, celui qui donne des ailes à
        l’autre; le plus sûr, celui que personne ne peut voler.
                  Épargne et emprunt
            L’argent de chiffres, comme l’autre, a un
        commencement.  Puisque l’argent  de chif-
        fres est un compte de banque, il commence
        lorsqu’un compte de banque commence sans
        que  l’argent  diminue nulle part, ni dans un
        autre compte de banque ni dans aucune po-
        che.
            On fait, ou on grossit, un compte de banque de deux manières:
        l’épargne et l’emprunt. II y a d’autres sous-manières, elles peuvent
        se classer sous l’emprunt.
            Le compte d’épargne  est une  transformation d’argent.  Je
        porte de l’argent de poche au banquier; il augmente mon compte
        d’autant. Je n’ai plus l’argent de poche, j’ai de l’argent de chiffres
        à ma disposition. Je puis réobtenir de l’argent de poche, mais en
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