Page 42 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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42   Leçon 3

        vendre. Le consommateur voudrait les acheter. Mais, la permission
        de les acheter lui manque. Il n’a pas d’argent. Résultat: les bon-
        nes  choses ne  seront pas consommées, mais pourriront  à  l’éta-
        lage. Pourtant, tout le monde serait content s’il en était autrement.
        Le marchand  serait  content  de vendre.  Le consommateur serait
        content d’acheter. Pourquoi donc une chose qui ferait le bonheur
        de tous ne se réalise-t-elle pas chez les hommes?
            Regardons  plutôt  les  singes.  Ils voient  l’abondance  dans  les
        arbres. Ils ont besoin de ces choses pour vivre. Ils s’en servent tout
        simplement.
            Et pourtant les singes n’ont jamais élaboré, dans leurs universi-
        tés, de savants systèmes économiques. Dans leurs têtes de singes,
        ils n’ont jamais raisonné sur la loi de l’offre et de la demande, ni
        sur la différence entre le communisme et le néo-libéralisme. Ils se
        sont vus en face de bonnes choses pour eux, et ont trouvé la raison
        suffisante pour ne pas crever de faim.
            Mais un singe, est un singe, et un homme est un homme. Le
        premier n’a pas d’esprit. Le second peut abuser de l’esprit qu’il a. Le
        singe se dirige par son instinct, qui ne le trompe pas. L’homme se
        dirige par son esprit, souvent désaxé par l’orgueil. Alors, l’homme
        ergote, fait de la dialectique, mais oublie le raisonnement pur et
        simple basé sur le bon sens.
            Certes, cette grande sottise de multitudes affamées, au milieu
        de l’abondance de richesses, est causée par la cupidité de ceux qui
        établissent le pouvoir sur l’esclavage des masses. Mais, on peut
        dire aussi que cette sottise est défendue et maintenue en place par
        des soi-disant savants en économie qui conduisent les esprits aux
        conclusions les plus bêtes en ayant l’air de raisonner avec science
        et sagesse.
            Toute  cette  situation  absurde  peut  se résumer sous forme
        d’histoire, mais qui porte une conclusion très sérieuse: Un groupe
        de singes dans la jungle discutaient entre eux pour savoir si les
        hommes étaient plus intelligents que les singes. Certains disaient
        que oui, d’autres non. L’un des singes s’écria: «Pour en avoir le
        cœur net, je vais aller faire un tour en ville chez les humains, et
        voir s’ils sont vraiment plus intelligents que nous.» Tous les singes
        acceptèrent sa proposition. Alors le singe se rendit en ville, et vit
        un homme sans le sou crever de faim devant un magasin rempli de
        bananes. Le singe retourna dans la jungle, et dit aux autres singes:
        «Ne vous inquiétez pas, les hommes ne sont pas plus intelligents
        que nous; ils crèvent de faim devant des bananes qui pourrissent
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