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le marchand se sera servi de son profit. Une autre Sans cette autre source de revenu (le dividende),
partie, dans dix ans peut-être, quand la machine, il devrait y avoir théoriquement, dans le système
dont l’usure est inscrite en frais dans les prix, sera actuel, une montagne de produits invendus. Si les
remplacée par une machine neuve, etc. produits se vendent tant bien que mal malgré tout,
Puis, il y a des personnes qui reçoivent de l’ar- c’est qu’on a à la place une montagne de dettes! En
gent et ne s’en servent pas. (Ils l’épargent.) Cet argent effet, puisque les gens n’ont pas assez d’argent, les
est dans les prix; il n’est pas dans le pouvoir d’achat marchands doivent encourager les ventes à crédit
de ceux qui ont besoin des produits. pour écouler leur marchandise. (Achetez maintenant,
Le remboursement des prêts bancaires à terme payez plus tard... en 36 versements!)
fixé et le système fiscal actuel accentuent encore la Le progrès remplace le besoin de labeur humain
discordance entre les prix et le pouvoir d’achat. D’où Un autre défaut du système financier actuel est
l’accumulation des produits. D’où le chômage, et le que la production ne distribue pas de pouvoir d’achat
reste. à tout le monde. Elle n’en distribue qu’à ceux qui sont
Certains peuvent répliquer que les entreprises employés par elle. Et plus la production provient des
payées par les paiements «B» (celles ayant fourni machines, moins elle provient du travail humain. Elle
la matière première, la machinerie, etc.) paient des augmente alors même que l’emploi nécessaire dimi-
salaires à leurs propres employés, et qu’une partie nue. Il y a donc conflit entre le progrès qui supprime
des paiements «B» devient ainsi des paiements «A» le besoin de labeur, et le règlement qui ne distribue
(salaires). Cela ne change rien à la vérité de ce qui de pouvoir d’achat qu’à l’emploi.
a été dit précédemment: c’est tout simplement un
salaire distribué à une autre étape de la production,
et ce salaire (A) ne se distribue pas sans entrer dans
un prix, qui ne peut être moindre que A + B; l’écart
existe toujours.
Même si on essaie d’augmenter les salaires pour
rattraper les prix, la hausse des salaires sera incluse
automatiquement dans les prix, et rien ne sera ré-
glé. (C’est comme l’âne qui court après le navet sur
la caricature ci-dessous.) Pour pouvoir acheter toute
la production, il faut donc un revenu supplémentai-
re en dehors des salaires, au moins égal à B. C’est
ce que ferait le dividende du crédit social, accordé à
chaque mois à chaque citoyen du pays. (Remarquez
bien, ce dividende serait financé par de l’argent nou-
veau créé par la nation, et non pas par les taxes des
contribuables, car ce serait alors de l’argent prove- Pourtant, tout le monde a le droit de vivre. Et tout
nant des salaires.) le monde a droit aux nécessités de la vie. Les biens
de la terre ont été créés pour tous les hommes, pas
Pauvre âne! Allonger la perche seulement pour les employables.
C’est pourquoi la Démocratie économique ferait
ne rapproche pas le navet! ce que le système actuel ne fait pas. Sans supprimer
la récompense au travail, il distribuerait à tous un re-
venu périodique, appelé dividende social – revenu lié
à la personne et non pas à l’emploi.
Les biens de la terre ont été créés pour tous
C’est le moyen le plus direct, le plus concret pour
garantir à tout être humain l’exercice de son droit fon-
damental à une part des biens de la terre. Toute per-
sonne possède ce droit – non pas à titre d’embauché
dans la production, mais à seul titre d’être humain.
Cette notion de la destination universelle des
Le dividende du Crédit Social biens a été reprise plusieurs fois par le Magistère
augmenterait les revenus sans de l’Église, y compris dans le document conciliaire
augmenter les prix ni les salaires Gaudium et Spes (paragraphe 69) et les encycliques
sociales de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Dans u
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