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Les quatre vertus cardinales

La prudence, la justice, la force, la tempérance

Le Catéchisme de l’Église catholique offre les rale. La vertu de force rend capable de vaincre la peur,
explications suivantes au sujet des vertus (paragra- même de la mort, d’affronter l’épreuve et les persé-
phes 1803 et suivants): cutions. Elle dispose à aller jusqu’au renoncement et
La vertu est une disposition habituelle et ferme au sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause.
à faire le bien. Elle permet à la personne, non seule- «Ma force et mon chant, c’est le Seigneur» (Ps 118,
ment d’accomplir des actes bons, mais de donner le 14). «Dans le monde, vous aurez de l’affliction, mais
meilleur d’elle-même. De toutes ses forces sensibles courage, moi j’ai vaincu le monde» (Jn 16, 33).
et spirituelles, la personne vertueuse tend vers le bien; La tempérance est la vertu morale qui modère l’at-
elle le poursuit et le choisit en des actions concrètes. trait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des
Quatre vertus jouent un rôle charnière. Pour cette biens créés. Elle assure la maîtrise de la volonté sur
raison on les appelle «cardinales»; toutes les autres les instincts et maintient les désirs dans les limites de
se regroupent autour d’elles. Ce sont: la prudence, la l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le
justice, la force et la tempérance. «Aime-t-on la rec- bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion
titude? Les vertus sont les fruits de ses travaux, car et «ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions
elle enseigne tempérance et prudence, justice et cou- de son cœur» (Si 5, 2; cf. 37, 27-31). La tempérance est
rage»« (Sg 8, 7). Sous d’autres noms, ces vertus sont souvent louée dans l’Ancien Testament: «Ne te laisse
louées dans de nombreux passages de l’Écriture. pas aller à tes convoitises, réprime tes appétits» (Si
La prudence est la vertu qui dispose la raison pra- 18, 30). Dans le Nouveau Testament, elle est appelée
«modération» ou «sobriété». Nous devons «vivre avec
tique à discerner en toute circonstance notre vérita- modération, justice et piété dans le monde présent»
ble bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir. (Tt 2, 12).
«L’homme avisé surveille ses pas» (Pr 14, 15). «Soyez
sages et sobres en vue de la prière» (1 P 4, 7). La pru- Saint Augustin a écrit: «Bien vivre n’est autre cho-
dence est la «droite règle de l’action», écrit saint Tho- se qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme
mas (somme théologique 2-2, 47, 2) après Aristote. Elle et de tout son agir. On Lui conserve un amour entier
ne se confond ni avec la timidité ou la peur, ni avec (par la tempérance) que nul malheur ne peut ébranler
la duplicité ou la dissimulation. Elle est dite auriga vir- (ce qui relève de la force), qui n’obéit qu’à Lui seul
tutum: elle conduit les autres vertus en leur indiquant (et ceci est la justice), qui veille pour discerner toutes
règle et mesure. C’est la prudence qui guide immédia- choses de peur de se laisser surprendre par la ruse et
tement le jugement de conscience. L’homme prudent le mensonge (et ceci est la prudence).»
décide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. Il n’est pas facile pour l’homme blessé par le pé-
Grâce à cette vertu, nous appliquons sans erreur les ché de garder l’équilibre moral. Le don du salut par le
principes moraux aux cas particuliers et nous surmon- Christ nous accorde la grâce nécessaire pour persévé-
tons les doutes sur le bien à accomplir et le mal à éviter. rer dans la recherche des vertus. Chacun doit toujours
La justice est la vertu morale qui consiste dans demander cette grâce de lumière et de force, recourir
la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au aux sacrements, coopérer avec le Saint-Esprit, suivre
prochain ce qui leur est dû. La justice envers Dieu est ses appels à aimer le bien et à se garder du mal.
appelée «vertu de religion». Envers les hommes, elle Et voici quelques mots sur les vertus théologales:
dispose à respecter les droits de chacun et à établir Les vertus humaines s’enracinent dans les ver-
dans les relations humaines l’harmonie qui promeut tus théologales qui adaptent les facultés de l’homme
l’équité à l’égard des personnes et du bien commun. à la participation de la nature divine. Elles disposent
L’homme juste, souvent évoqué dans les Livres saints, les chrétiens à vivre en relation avec la Sainte Trinité.
se distingue par la droiture habituelle de ses pensées Elles ont Dieu Un et Trine pour origine, pour motif et
et la rectitude de sa conduite envers le prochain. «Tu pour objet.
n’auras ni faveur pour le petit, ni complaisance pour le
La foi est la vertu par laquelle nous croyons en
grand; c’est avec justice que tu jugeras ton prochain» Dieu et à tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la
(Lv 19, 15). «Maîtres, accordez à vos esclaves le juste Sainte Église nous propose à croire, parce qu’Il est la
et l’équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un vérité même. L’espérance est la vertu par laquelle nous
Maître au ciel» (Col 4, 1). désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux
La force est la vertu morale qui assure dans les et la vie éternelle. La charité est la vertu par laquelle
difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-
du bien. Elle affermit la résolution de résister aux ten- même, et notre prochain comme nous-mêmes pour
tations et de surmonter les obstacles dans la vie mo- l’amour de Dieu. v

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