Page 34 - Sous le Signe de l'Abondance
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34   Chapitre 6

        que cette demande réelle doit être satisfaite, en commençant par
        le bas. C’est-à-dire qu’il faut, premièrement, produire en quantité
        suffisante ce qui répond aux besoins communs à tous; en second
        lieu, instituer un système économique qui assure la distribution uni-
        verselle et pratiquement automatique de ces biens faits pour tous.
        Ceci achevé, on peut songer, jusqu’à la limite jugée désirable, à la
        production d’articles ayant un champ d’utilité plus restreint. Toute
        difficulté financière est hors du sujet. Si la finance ne peut s’ajuster à
        cette simple proposition, la finance a failli et doit être remplacée.»
            Puisque la production existe pour la satisfaction des besoins du
        consommateur, et puisque, d’après les règlements généralement
        reçus, le consommateur doit présenter l’argent pour pouvoir tirer
        sur la production, l’argent doit être entre les mains du consomma-
        teur en rapport avec ses besoins conjugués avec la capacité pro-
        ductive du pays. S’il n’en est pas ainsi, l’argent travaille contre le
        consommateur, donc contre l’homme. Un changement s’impose.
            C’est parce que l’argent entrave la satisfaction du consomma-
        teur qu’une certaine école propose l’abolition de l’argent. Le gou-
        vernement  s’emparerait  de  toute  la  production  non  consommée
        par ses auteurs et il la répartirait lui-même à tous les membres de
        la communauté.
            C’est la solution communiste, dont personne ne veut chez nous.
        On ne peut pourtant pas approuver l’immobilisation des produits et
        de la production en face de besoins criants.
            Nous ne nous arrêterons pas à la solution dictatoriale, dans la-
        quelle ce n’est plus le consommateur qui exprime ses besoins: un
        surhomme dicte à chacun ce qu’il doit avoir et à la production ce
        qu’elle doit faire. Il arrive alors que les canons peuvent pousser aux
        dépens du pain.
            Il y a une autre solution — la solution qui, en plaçant l’argent
        entre les mains du consommateur, de TOUS les consommateurs,
        confèrer au consommateur, à TOUS les consommateurs, le droit
        de vote sur les produits. Le consommateur alors oriente réelle-
        ment la production. C’est la solution du Crédit Social. Elle a per-
        mis à un sociologue d’écrire:
            «Si vous ne voulez ni du socialisme ni du communisme, oppo-
        sez-leur le Crédit Social.» (R.P. G.-H. Lévesque, o.p.)
            Mais il faut étudier cette question de l’argent, pour comprendre
        où pêche le système monétaire et comment le faire fonctionner et
        accomplir son rôle.
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